Les traditionnels clients européens de l’Algérie pour le gaz, notamment le GNL, ont pris des décisions d’être moins dépendants vis-à-vis du gaz algérien, en revoyant à la baisse leur approvisionnements lors des derniers contrats signés avec la partie algérienne.
Selon une analyse fournie par le site Interfaxenergy, « l’Algérie rencontre des problèmes pour renégocier ses contrats de GNL à long terme indexés sur le pétrole. Il avait sept de ces contrats en 2018, qui devaient tous expirer d’ici la fin de 2024 ». De ce fait, il est estimé que « la forte baisse des exportations de gazoducs algériens vers les acheteurs européens est là pour durer ».
En effet, l’Algérie a renégocié les contrats de pipeline avec Naturgy, Eni, Enel, Galp Energia, Edison et Engie depuis la mi-2018. Cependant, aucun de ces contrats ne va au-delà de 2030. De plus, plusieurs de ces acheteurs ont réduit les volumes d’adhésion aux termes des contrats. Eni a réduit son volume à 9 milliards de mètres cubes par an, contre 19,5 milliards de mètres cubes par an, tandis qu’Enel et Edison ont également réduit de moitié leurs engagements contractuels.
En outre, « trois contrats clés avec Total viennent à échéance en 2020, mais peu de progrès ont été réalisés en termes de renégociation », précise encore l’analyse.
D’ailleurs, les livraisons de gazoducs de l’Algérie à l’Europe se sont élevées à 20,8 milliards de mètres cubes en 2019, soit une forte baisse d’une année sur l’autre d’environ 35%. Les baisses annuelles des exportations vers l’Italie et l’Espagne ont atteint respectivement 38,5% et 31% l’an dernier.
En effet, si la Sonatrach a résisté aux appels des acheteurs européens pour réduire la domination de l’indexation du pétrole dans les contrats à long terme existants pour son gaz canalisé, mais les clients souhaitent une part beaucoup plus importante du lien avec les prix des hubs de gaz européens.
Pendant ce temps, l’Algérie a envoyé 16,33 milliards de m3 de gaz sous forme de GNL en 2019, beaucoup plus que le volume de gazoduc qu’elle a fourni à l’Italie ou à l’Espagne. Cela contrastait fortement avec la situation de 2018, lorsque les exportations totales de GNL de l’Algérie dans le monde étaient inférieures à la quantité de gazoduc qu’elle a fourni à l’Italie ou à l’Espagne.
La Turquie sauve la mise pour les exportations
Cette augmentation des exportations sur le marché Spot est liée à la demande turque qui a acheté plus que ce qui a été prévu dans le contrat avec l’entreprise Botas. De ce fait, Sonatrach a fourni 3,2 millions de tonnes de carburant à Botas dans le cadre de l’accord de 30 ans, précise la même source.
En totalité, l’Algérie a exporté 4,45 tonnes de GNL vers la Turquie en 2019, beaucoup plus que les 3,53 tonnes qu’elle a envoyées en 2018. Cela signifie que la Turquie a fortement augmenté sa consommation de GNL au comptant d’Algérie.
D’ailleurs pour l’année 2019, l’Algérie a réalisé des ventes historiques sur le marché au comptant, atteignant 30% des ventes totales de l’année, réduisant ainsi, la chute des ventes concédée par la réduction de la demande des acheteurs européens pour le gazoduc algérien.