Les échanges commerciaux entre la Chine et ses partenaires africains ont atteint le niveau record de 208,7 milliards $ en 2019, a appris l’Agence Ecofin de sources statistiques douanières chinoises. Derrière ce chiffre qui peut impressionner, se cachent cependant des données négatives pour l’Afrique.
Déjà, cette performance est moins vigoureuse en comparaison à celle de l’année précédente. La valeur globale des échanges n’est en hausse que de 2,2%, très loin de la hausse de 19,7% enregistrée en 2018. Dans le même temps, on note que l’Afrique a perdu au change.
Le déficit pour le continent noir a plus que triplé, passant de 5,62 milliards $ en 2018 à 17,7 milliards $ en 2019. Cette configuration est attribuable à deux facteurs. Si les exportations de la Chine vers l’Afrique ont progressé de 8% atteignant les 113,2 milliards $, ses importations en provenance du continent ont reculé de 3,8% à seulement 95,5 milliards $. Rappelons qu’en 2018, cet indicateur était en hausse de 30,8%.
On est bien loin du gagnant-gagnant encore récemment revendiqué à l’occasion du dernier sommet Chine-Afrique. Sûrement en raison de grosses cargaisons de pétrole que livre l’Angola, il est une fois de plus, le pays africain qui réalise le plus gros excédent commercial avec la Chine. Fin 2019, ce surplus se situait à 21,5 milliards $ en baisse par rapport aux 23,5 milliards $ dégagés en 2018. Les deux autres gagnants sont l’Afrique du Sud (+9,3 milliards $) et la République du Congo (+5,6 milliards $).
Sur les 55 pays que compte le continent noir, 40 ont connu des déficits commerciaux avec le partenaire chinois en 2019, contre seulement 39 en 2018.
Ces tendances négatives pour l’Afrique dans ses relations avec la Chine coïncident avec une demande moins vigoureuse des matières premières sur le marché mondial et un prix du baril de pétrole qui est resté à un bas niveau. A cela s’ajoute la dépréciation de la plupart des monnaies de la région, donnant plus de pouvoir d’achat aux importateurs chinois.
Ecofin