Le cabinet de conseil américain, MEA Risk LLC a indiqué que « l’apaisement apparent des tensions politiques en Algérie n’est pas la preuve d’un retour à la normale et la fin du mouvement de protestation anti-régime ».
Dans une note adressée à ses clients, ce cabinet qui active dans plusieurs pays du monde dont l’Algérie, a souligné que la « nomination de Abdelmadjid Tebboune à la présidence après une élection massivement rejetée le 12 décembre 2019, a forcé une accalmie dans le mouvement Hirak, qui cherche maintenant de nouveaux mécanismes pour affronter le régime par des moyens pacifiques».
Le même cabinet a décrit la situation actuelle de difficile le fait que jusqu’à présent « l’administration Tebboune s’est révélée incapable de s’imposer au-dessus du commandement militaire, qui continue de faire avancer l’agenda politique dans les coulisses ». « Les promesses faites par le président Tebboune de désamorcer avec la libération des prisonniers politiques ne se sont pas concrétisées » ajoute la même note.
« La répression se poursuit car de nombreux prisonniers politiques sont maintenus en prison et de nombreux autres manifestants sont arrêtés chaque semaine. Les deux protagonistes sont désormais coincés dans leurs positions, tandis que les anciens agents du régime Bouteflika cherchent de nouvelles façons de reprendre leur élan ».
MEA Risk LLC a expliqué dans sa note que « des efforts sont en cours pour réorganiser à la fois les services de renseignement et les structures et le leadership des forces de défense », signalant que « le commandement militaire est resté silencieux, son nouveau chef intérimaire, le général Chanegriha s’abstenant de prononcer des discours comme son prédécesseur».
L’économie algérienne reste vulnérable
Sur le plan économique MEA Risk LLC explique que le pays « reste vulnérable à la volatilité des prix du pétrole et que 2020 devrait être une année difficile pour l’économie algérienne ». Il poursuit en indiquant que jusqu’à présent « le président Tebboune n’a pas fourni les contours d’une politique économique favorable à la croissance ». L’équipe du président, qui « a été constituée à la dernière minute et devrait être remaniée prochainement, ne semble pas en mesure de publier un programme qui permettrait la création effective d’entreprises, d’emplois et de nouvelles industries» ajoute encore la note du MEA Risk LLC.
Par ailleurs, le secteur financier demeure l’un « des goulets d’étranglement » qui « reste faible et peu pertinent dans le contexte économique algérien ». Toutefois « il est peu probable que le secteur financier subisse une réforme dans un avenir prévisible pour éloigner l’économie algérienne sa dépendance à l’égard du secteur pétrolier et se diriger vers une base industrielle plus large » précise encore le cabinet de conseil ».