Le président du RCD Mohcine Belabbes a critiqué ce samedi le nouveau gouvernement nommé par le président Abdelmadjid Tebboune à sa tête le premier ministre Abdelaziz Djerad. Pour Belabbes l’ex-president Bouteflika « aurait apposé son sceau, au bas d’une telle liste, sans rechigner ».
« Nous étions de ceux qui ont appelé le peuple algérien à ne pas focaliser les énergies citoyennes sur le simulacre du 12/12 et de se projeter sur l’avenir du mouvement révolutionnaire. Le RCD salue la mobilisation populaire qui a disqualifié cette échéance de l’agenda du commandement militaire et prend acte de l’illégitimité de l’actuel locataire du palais d’El Mouradia pour conduire les destinées du pays », a-t-il déclaré dans son allocution d’ouverture du Conseil national du parti tenu à Alger.
Pour le président du RCD, « la composante du gouvernement issu de ce coup de force ne trompe pas. La recherche des éternels équilibres claniques et régionalistes dans le vieux sérail signe le décalage avec la contestation populaire. L’ex chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika lui-même aurait apposé son sceau, au bas d’une telle liste, sans rechigner ».
Le RCD estime, à poursuivi M. Belabves, que « le pouvoir de fait doit prendre la mesure de la faillite de sa gestion, des revendications populaires et de la réconciliation des Algériens avec leur histoire dans le mouvement révolutionnaire en cours ».
« Dans le registre des faillites, il y a lieu de noter l’effacement de l’Algérie sur la scène internationale, durant plus de sept ans, sur les principaux dossiers de l’action diplomatique, du fait de l’impotence de l’ancien chef de l’Etat. Ceci a piégé le pays et a laissé des cercles de décisions en faire un sujet de pouvoir en lieu et place d’une question de haut intérêt stratégique », rma relève le président du RCD.
Selon lui, « la crise en Libye renseigne sur l’incompétence et le manque d’ambition du personnel politique en poste habitué à gérer le statu quo. Le dossier du Sahel et de la crise libyenne qui ont occasionné un profond bouleversement géostratégique exigeaient de remettre dans l’urgence l’Algérie au cœur du jeu diplomatique. L’enjeu est de taille d’autant plus que cela se passe au niveau des frontières immédiates du pays et que des forces étrangères telles que l’Égypte, les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite ou dernièrement la Turquie y ont élu domicile et pour certains en sous-traitance pour la France et autres coalisés de l’Otan ».
« Le peuple algérien en lutte ne demande pas aux représentants du pouvoir de fait de faire des mea culpa ou de changer de paradigmes. Il sait que la corruption, les passes droits, le népotisme et le clientélisme sont inhérents au système politique en place. Il est encore temps pour que le pouvoir de fait réalise qu’aucun progrès durable ne peut se faire sans la confiance du peuple et encore moins par des politiques dirigées contre le peuple »,a-t-il a-t-il déclaré.
Et de conclure : « Plus que jamais, le RCD appelle à une transition constituante associant l’ensemble des forces patriotiques pour élaborer ensemble une constitution qui fait écho à l’Histoire et à la mémoire de notre peuple, consacre les droits universels de l’homme et des citoyens, garantit les libertés individuels et collectives, protège la règle du libre choix du peuple et l’alternance démocratique au pouvoir ».