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Les Etats-Unis moins dépendants du pétrole étranger

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Le président américain Donald Trump a mis en avant mercredi la nouvelle « indépendance énergétique » des Etats-Unis, qui permet selon lui au pays « de ne plus avoir besoin du pétrole du Moyen-Orient » et d’être moins à la merci des soubresauts géopolitiques dans le Golfe.

Si Washington peut certainement compter sur la nouvelle abondance de pétrole et gaz de schiste dans le pays, les États-Unis continuent malgré tout à importer de l’or noir de l’étranger.

« Cela dépend de ce qu’on entend par ces mots« , répond Matt Smith, spécialiste du marché pétrolier pour le cabinet ClipperData. « Depuis quelques mois, les États-Unis sont effectivement devenus exportateurs nets de brut et produits raffinés« , explique-t-il. C’est à dire qu’ils en exportent plus qu’ils en importent.

Grâce à l’exploitation massive du gaz de schiste, Washington était déjà redevenu en 2017 un exportateur net de gaz naturel pour la première fois en 60 ans. Mais « les États-Unis continuent à importer chaque jour environ 6 à 7 millions de barils de brut et plus d’un million de barils de produits raffinés« , souligne M. Smith. « Le pays reste fortement dépendant du Canada et d’autres pays pour s’approvisionner, y compris des pays du Moyen-Orient comme l’Arabie saoudite, l’Irak ou le Koweït« , détaille-t-il

Même si les États-Unis ne sont pas encore stricto sensu indépendants énergétiquement, la donne a vraiment changé.

Washington cherche en effet depuis le choc pétrolier de 1973 à réduire sa dépendance aux importations de pétrole étranger, interdisant par exemple en 1975 d’exporter du brut américain.

Les nouvelles techniques de fracturation hydraulique et de forage horizontal permettant d’exploiter de nouveaux bassins ont permis d’avancer vers ce but, les puits s’étant multipliés au Texas, au Nouveau-Mexique, dans le Dakota du Nord ou en Pennsylvanie.

Le pays extrait désormais en moyenne 12 à 13 millions de barils par jour (mbj), produisant plus que la Russie ou l’Arabie saoudite, contre 5,3 mbj en 2009 par exemple. De quoi ravir le président Trump, qui avait assuré en 2017 vouloir non seulement atteindre l’indépendance énergétique mais aboutir à la « domination américaine en matière d’énergie« .

Les États-Unis continuent à importer massivement du pétrole brut de l’étranger car un grand nombre de ses raffineries sont configurées pour traiter du pétrole lourd, en provenance du Canada et du Mexique principalement, alors que le pétrole de schiste est lui considéré comme léger.

Si le pays a fortement augmenté sa production de produits raffinés comme l’essence, le fioul de chauffage et le kérosène, la consommation énergétique totale des Américains est aussi en hausse: selon l’Agence américaine d’information sur l’Energie (EIA), elle avait encore progressé de 4% en 2018 pour atteindre un nouveau record.

Plus spécifiquement sur le pétrole, « la consommation totale de produits raffinés aux États-Unis est d’environ 20 millions de barils par jour quand la production de brut est de 13 millions« , rappelle Matt Smith.

Hier mercredi, les prix des barils de pétrole ont chuté de plus de 4% alors que le risque d’une escalade des tensions entre Washington et Téhéran semblait s’éloigner.

A New York, le baril américain de WTI pour livraison en février a perdu 3,09 dollars, ou 4,9%, pour terminer à 59,61 dollars.

A Londres, le baril de Brent pour livraison en mars a reculé de 2,83 dollars, ou 4,1% à 65,44 dollars.

Afp

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