Si la Libye venait à tomber, cela provoquerait un mouvement de réfugiés « sans précédent » vers la Tunisie, puis l’Algérie. C’est ce que prévoit l’expert en géopolitique, M’Hand Berkouk, qui était aujourd’hui l’invité de la radio chaine 3.
Selon lui, il n’existerait cependant pas de « grands risques » de contagion de la crise Libyenne à l’Algérie, en raison explique-t-il, de la présence d’une armée forte de sa composante humaine et de son caractère opérationnel, mais également, souligne-t-il, par le refus des Algériens à un retour à la « décennie noire ».
Concernant la Tunisie, il relève beaucoup de facteurs risquant de la fragiliser, notamment souligne-t-il, celui du nombre de ses ressortissants embrigadés au sein de Daesh et d’El Qaïda, que des statistiques internationales chiffrent entre 5.000 et 8.000.
Cette situation, prévient-il, risque de faire émerger un « axe de crise » allant de la cote Atlantique à celle de Tunisie et de la Libye, un scénario d’autant probable compte tenu de cette « donne terroriste » et du danger qu’elle fasse peser pour tous les pays de la rive nord de l’Afrique.
Une telle situation, tout en transformant la Libye en un « véritable incubateur » du terrorisme mondial, serait inévitablement suivie par des actes d’ingérence étrangère dans la région.
Pour M. Berkouk, l’Algérie, que l’on a déjà tenté d’impliquer dans le conflit au Mali, et maintenant en Libye, est immunisée part la présence d’une très forte armée dont la mission est de défendre la République, par son unité et son intégrité, mais également par la volonté collective de défense de l’Etat.