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Le président Recep Tayyip Erdogan a ouvert la voie à une intervention militaire turque directe en Libye en annonçant, jeudi, le prochain vote au Parlement sur l’envoi de troupes pour soutenir le gouvernement de Tripoli face à l’homme fort de l’est libyen Khalifa Haftar, rapporte l’AFP.
En effet, Erdogan a déclaré que le Parlement turc allait examiner en janvier une motion autorisant l’envoi de troupes en Libye pour soutenir le gouvernement d’union nationale face aux forces de Khalifa Haftar.
« Nous allons présenter la motion pour l’envoi de soldats en Libye dès la reprise des travaux du Parlement », le 7 janvier, a déclaré Recep Tayyip Erdogan lors d’un discours à Ankara.
Selon le président turc, le Parlement votera en janvier sur une motion autorisant l’envoi de troupes en Libye pour soutenir le gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par l’ONU, face aux forces Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est libyen.
« Nous soutiendrons par tous les moyens le gouvernement de Tripoli, qui résiste contre un général putschiste soutenu par des pays arabes et européens », a-t-il poursuivi.
Approbation nécessaire du Parlement
L’AFP rappelle que samedi déjà, le Parlement turc a approuvé un accord de coopération militaire et sécuritaire signé avec le GNA (Gouvernement libyen d’union nationale) le 27 novembre lors d’une visite à Istanbul de son chef, Fayez al-Sarraj.
L’accord permet aux deux parties d’envoyer dans l’un et l’autre pays du personnel militaire et policier pour des missions d’entraînement et d’éducation, ont indiqué des responsables turcs.
Toutefois, explique la même source, pour obtenir l’autorisation de déployer des forces combattantes en Libye, le gouvernement turc doit faire approuver par le Parlement un mandat séparé, comme il le fait tous les ans pour envoyer des militaires en Irak et en Syrie.
Ankara avait également signé, lors de la visite du chef du GNA à Istanbul, un accord de délimitation maritime qui permet à la Turquie de faire valoir des droits sur de vastes zones en Méditerranée orientale convoitées par d’autres pays, notamment la Grèce.
Le 10 décembre dernier, Recep Tayyip Erdogan avait déclaré que la Turquie était prête à déployer des troupes en Libye pour soutenir le GNA si celui-ci, qui fait face à un assaut des forces du maréchal Haftar, en faisait la demande.
Le maréchal Haftar est soutenu par l’Arabie saoudite, l’Égypte et les Émirats arabes unis, pays qui ont tous des relations tendues ou limitées avec la Turquie et un autre allié du GNA, le Qatar.
Le président turc affirme que les forces du maréchal Haftar bénéficient aussi du soutien d’une compagnie de sécurité russe, donnant du crédit à des informations de presse, démenties par Moscou, sur la présence de mercenaires russes en Libye.
Les déclaration de Recep Tayyip Erdogan sur l’envoi de troupes en Libye surviennent au lendemain d’une visite surprise effectuée en Tunisie, au cours de laquelle il a notamment évoqué le dossier libyen avec son homologue tunisien Kaïs Saïed.
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