Dans son discours suivant son investiture, le nouveau président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a déclaré les premières priorités qu’il suivra juste après la prise de ses fonctions. Tebboune s’attaquera à la révision de la constitution et de la loi sur les élections, ainsi que le relancement de l’économie nationale.
Mettant en avant ses promesses électorales, Tebboune a indiqué que l’Algérie a besoin de « classer ses priorités », et de « réviser les méthodes de gouvernances qui se basent sur le respect de l’État de droit et des droits de l’homme, et ce, pour répondre aux aspirations du peuple » et « rendre la place de l’Algérie parmi les nations ».
Dans son allocution il a estimé qu’il est urgent dans la situation que traverse le pays de « dépasser nos divergences et aller vers les sujets essentiels » afin de « récupérer la confiance entre l’État et le peuple ». Pour cela, une stratégie est mise en place : « récupérer l’autorité de l’État, et poursuivre sa lutte contre la corruption et la politique de l’impunité et la distribution anarchique de la rente ».
Tebboune a indiqué que les révisions qui toucheront la constitution porteront sur la limitation des mandats à un seul renouvellement maximum, avec limitation des prérogatives du président de la République. Cette constitution « protégera l’Algérie de tomber dans l’exercice individuel du pouvoir et garantira une séparation et un équilibre entre les pouvoirs », a-t-il souligné. Cette constitution « désignera les personnes qui auront l’immunité, sans en octroyer aux corrompus contre les poursuites judiciaires ». La nouvelle constitution garantira également « les droits communs et les droits de l’homme, et la liberté de la presse et de manifestation », a-t-il assuré.
Le président s’est engagé à lutter contre l’argent sale et à instaurer une déontologie pour le travail politique et a désigner les conditions pour la candidature à des postes et cela dans l’amendement de la nouvelle loi des élections. Il a aussi souligné que la constitution « criminalisera l’argent sale dans la politique ainsi que l’achat des voix ». L’objectif est de « donner une chance pour les jeunes d’émerger; et l’État s’occupera du financement des campagnes électorales pour ne pas donner la chance à l’argent sale de s’immiscer dans la politique ».
Relance économique
Sur le plan économique, le nouveau président de la République a indiqué que son programme vise à créer une économie « forte et diversifiée, créatrice de richesse et d’emplois ». Une économie qui « minimisera la dépense de la nation en hydrocarbures et en importations », a-t-il ajouté.
Dans ce sens, il a lancé un appel, aux investisseurs et aux entreprises privées et publiques « d’investir en force dans tous les domaines et sur tout le territoire », assurant qu’ils trouveront tous l’accompagnement de l’État pour leur projets et dans leur participation à la croissance économique.
Le président de la République a souligné, par ailleurs, que l’État sera très rigoureux dans la gestion de l’argent public et ne va pas tolérer sa dilapidation.
Poursuivant dans la politique économique, Tebboune a indiqué que « l’État lancera une stratégie pour les jeunes investisseurs et travaillera à promouvoir le produit national en important que ce qui n’est pas produit localement ». L’économie au foyer destinée pour les femmes qui ont des activités à leur domicile sera aussi encouragée et exonérée de taxes, a-t-il assuré.
Il a, en outre, souligné que l’agriculture aura une stratégie d’urgence pour assurer une autonomie agricole et aller vers l’exportation ensuite.
Tebboune a évoqué aussi le système fiscal qui sera revu et permettra de donner des avantages au PME/PMI des jeunes investisseurs qui créeront des postes d’emplois. Les énergies renouvelables seront aussi encouragées, et l’État visera l’exportation d’énergie vers les pays d’Europe et d’Asie, a souhaité le chef de l’État.