« Les autorités algériennes ont intensifié leur répression des manifestations à l’approche de l’élection présidentielle, en menant des arrestations arbitraires, en dispersant par la force des manifestations pacifiques contre l’élection présidentielle, et en poursuivant en justice et en emprisonnant des dizaines de militant·e·s pacifiques ces dernières semaines », a déclaré ce jeudi 5 décembre 2019, Amnesty International, dans un communiqué.
Selon l’ONG, la vague d’arrestations visant des manifestant·e ·s lancée en septembre s’est intensifiée depuis le début de la campagne présidentielle le 17 novembre.
« Depuis le lancement de la campagne présidentielle, les autorités algériennes ont intensifié leur offensive contre la liberté d’expression et de réunion, signalant ainsi leur tolérance très limitée envers les Algériens et Algériennes appelant à un changement du système », a déclaré Heba Morayef, directrice pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International.
Elle a ajouté que « des millions d’Algériens et d’Algériennes ont montré en manifestant chaque semaine au cours des dix derniers mois qu’ils et elles étaient convaincu·e s de l’efficacité des manifestations pacifiques comme moyen collectif pour appeler au changement ».
Elle a appelé les autorités algériennes à « libérer immédiatement et sans condition toutes les personnes détenues pour avoir exercé pacifiquement leurs droits aux libertés de réunion et d’expression ».
De son côté, Hassina Oussedik, directrice d’Amnesty International Algérie, a indiqué que « personne ne devrait être harcelé, intimidé ou arrêté pour avoir couvert les manifestations ou critiqué les candidats à l’élection présidentielle »
L’ONG a rappelé que « depuis septembre 2019, les autorités ont également intensifié les arrestations arbitraires de manifestants pacifiques faisant partie du mouvement de contestation Hirak, qui organise des manifestations tous les vendredis depuis le 22 février ».