Les candidats à la présidentielle du 12 décembre ont réitéré mercredi, au 18ème jour de campagne, leur volonté de poursuivre la lutte contre la corruption et d’œuvrer pour l’équilibre régional en matière de développement, soutenant détenir chacun le projet présidentiel qui permettra à l’Algérie de sortir de l’impasse actuelle et de relancer l’économie nationale, rapporte l’agence officielle.
Le candidat du Rassemblement national démocratique (RND), Azzedine Mihoubi, s’est engagé depuis Alger à « poursuivre la lutte contre la corruption et le népotisme à travers la généralisation de la numérisation de l’administration ». « Nul n’a le droit, quelle que soit sa qualité, de détourner les fonds des Algériens vers l’étranger », a-t-il affirmé lors d’un meeting au complexe sportif Mohamed Boudiaf, appelant à combattre tous les fléaux portant préjudice à l’économie nationale, à consacrer la justice sociale et à continuer à soutenir les catégories vulnérables.
Il a soutenu être porteur d’un « projet d’Etat nation moderne » visant à édifier une « République d’institutions fortes » s’appuyant sur la volonté du peuple, promettant d’œuvrer pour la préservation de l’identité nationale avec ses trois composantes (Islam-arabité-amazighité) notamment à travers la promotion de la langue amazighe qui a été constitutionnalisée, et de veiller à améliorer l’école algérienne pour être « au diapason des exigences du siècle ».
Dans un second meeting à Blida, Azzedine Mihoubi a promis, s’il était élu à la présidence de la République, d’ouvrir des canaux de dialogue avec le peuple, s’engagent à présenter annuellement au Parlement un discours afin de permettre aux élus d’exprimer les préoccupations des citoyens.
A Relizane, le président du parti Talaie El Hourriyet, Ali Benflis s’est engagé, de son côté, à lutter contre la corruption qui a « détruit l’Etat et a brisé les institutions », promettant « la collecte des fonds publics et leur distribution équitable à toutes les régions du pays et au profit de tous les citoyens ».
Il s’est engagé à relancer l’économie nationale et à insuffler une dynamique à même d’accroître les offres d’emploi et de « faire reculer le taux de chômage de 80 % en quelques années ».
Engagements pour des solutions à la crise
Ce candidat a affirmé détenir la solution à la crise que vit le pays, à travers « des engagements » visant une réforme politique qui confère la légitimité aux institutions de l’Etat, garantit la souveraineté du peuple et bâtit une économie de marché sociale, ainsi qu’un programme d’urgence sociale destiné aux catégories vulnérables.
Appelant à « réfléchir à un avenir meilleur pour le pays », il a insisté sur l’impératif du « dialogue pour surmonter les obstacles et éviter la fitna », réaffirmant être le « rassembleur des Algériens ».
A Ain Témouchent, M. Benflis a affirmé être porteur d’un projet qui vise à « ouvrir tous les dossiers » et à « engager le dialogue avec les concernés et les spécialistes » pour examiner les différentes revendications du Hirak.
Il a estimé, à ce titre, que cette responsabilité incombe à la classe politique, mettant en garde contre un éventuel échec qui pourrait signifier son incapacité à apporter des solutions.
Le candidat du Front El Moustakbel, Abdelaziz Belaid a plaidé, quant à lui, pour la réalisation de l’équilibre régional et l’attribution équitable des projets en fonction des besoins et des spécificités de chaque région.
Lors d’un meeting animé à El Tarf, M. Belaid s’est engagé à concrétiser le principe d’équilibre régional dans le développement et à accroître les investissements selon les besoins de chaque région, et ce, à travers la garantie de la justice et le respect des spécificités de chaque région, notamment dans les projets touristiques.
Il a réaffirmé, en outre, la nécessité de revoir le découpage administratif de manière « étudiée », et ce du point de vue « socio-économique et pas uniquement politique ».
Soulignant qu’une assise économique solide était tributaire de la réalisation de la stabilité politique, le prétendant à la magistrature suprême a rappelé que de nombreux projets étaient gelés, en raison de la crise que traverse l’Algérie et que dans une telle conjoncture, « les citoyens doivent faire preuve de vigilance et de responsabilité ».
M. Belaid a exhorté, dans ce contexte, les Algériens à participer massivement à l’élection présidentielle du 12 décembre pour choisir un président de la République qui saura mettre fin à cette situation.
A Skikda, ce candidat a plaidé pour l’élaboration d’un arsenal juridique stable pour encourager l’investissement, s’engageant à revoir toutes les lois relatives au secteur économique et à créer un office national chargé de la gestion des zones industrielles.
Le candidat Abdelkader Bengrina, s’est engagé depuis Oran, à ouvrir tous les dossiers de corruption s’il venait à être élu président de la République.
S’exprimant lors d’un meeting populaire animé à la salle Saâda dans la ville d’Oran, M. Bengrina a indiqué que « certaines parties » lui ont proposé « un soutien » pour décrocher le poste du président de la République, mais, il a « opposé son refus ».
« Je ne tends pas ma main aux relais de la bande, car j’ambitionne d’obtenir des voix régulières », a-t-il dit, s’engageant à « ouvrir tous les dossiers de corruption », si le peuple lui accordait sa confiance le 12 décembre courant.
S’agissant du procès des responsables impliqués dans l’affaire des usines de montage automobile qui a débuté ce mercredi, M. Bengrina a dit s’attendre à « un procès équitable des symboles de la corruption » avant de rappeler que les responsables qui sont en prison » jouissent de la présomption d’innocence ».