Se résumant plus à une activité labiale qu’à un exercice politique, la campagne électorale qui entame sa deuxième semaine, entraînant les cinq candidats à la présidentielle du 12 décembre prochain, sur les sentiers de l’engagement, de l’appel au dialogue, de la mobilisation, mais aussi des promesses ahurissantes et des engagements de conjoncture. Sur ce socle vaseux déjà s’échafaude une avalanche de prévisions et de prémonitions sur les chances de chaque candidat à remporter ces élections présidentielles, ou l’intrigue, la manœuvre, et le jeu des allégeances, ont été les maîtres mots. Du fait que les cinq candidats comptent a leur actif, déjà une présence sur la scène politique, et pour certains une activité gouvernementale, de plusieurs années.
De ce fait, la présence dans cette course de deux anciens premiers ministres, en la personne, de Ali Benflis et Abdelmadjid Tebboune, semble jeter d’emblée les premières lignes d’une thèse qui revêt un aspect contradictoire à l’attente populaire, et qui s’apparente pou certains observateurs, à une manœuvre trop évidente pour tenir la route. A ce sujet d’autres esprits plus aguerris y voient une manipulation forte d’images et de paroles, pour présenter aux algériens sur un plateau d’argent la chute haute en symboles et définitive de l’ancien régime, par les voies sacrés du scrutin universel. Pour les observateurs, c’est le scénario idéal. Celui qui éviterait l’émergence au pouvoir de candidat portant l’étendard du recommencement éternel de la « bande », et qui puis est, le retour d’une situation de blocage plus aiguë, et précairement ouverte à toutes les dérives.
D’autre part, les trois autres candidats, Bengrina, Mihoubi et Belaid, se partagent un espace de popularité propre aux actions et aux parcours de chacun, mais qui se différent par le contenu de leurs discours durant la campagne électorale, et surtout pas leurs positions précédentes, lors de grands événements politiques. A ce sujet, le candidat Bengrina, n’a pas hésité à user de tous les stratagèmes pour séduire les populations, par la voie de l’audace en annonçant sa victoire certaine, et son grand intérêt pour les dossiers sociaux, notamment ceux qui font le plus d’actualité, en l’occurrence, la condition de la femme, la libération des détenus d’opinion. Alors que de son coté, Mihoubi navigue en mer calme, abordant sans surprises les problèmes des algériens avec une accointance loin de la ferveur de la course électorale, et laissant derrière lui le sentiment d’un passage neutre.
Par ailleurs, le candidat belaid Abdelaziz, pourrait aux yeux de certains observateurs créer la surprise, du fait qu’il se distingue , au moins sur trois aspect des autres candidats. Le premier étant le fait qu’il n’est pas appartenu directement à l’ancien régime et n’ a occupé aucun poste de responsabilité de l’Etat. Et ce en plus du fait qu’il soit le plus jeune candidat et représente le passage du flambeau entre les générations. Cela étant, l’atout qui joue le plus en sa faveur dans cette campagne st sans doute, le fait que son discours ne contienne pas autant de promesses que les autres candidats, et se profile à travers une seule , celle de réunir les algériens autour de la recherche de solutions pour les maux du pays.
Dans ce contexte, il est important de souligner que se sont là que des supputations, et projections qui restent, certes, du domaine du possible, mais la campagne électorale se poursuit certainement selon d’autres considérations que le citoyen lambda est loin d’y avoir accès. Néanmoins, par la conjoncture actuelle, ou la convoitise étrangère, notamment européenne, prise de panique qui n’hésite pas à sort ses crocs, ceux de l’ingérence sibylline, il est réconfortant de croire que désormais et malgré tous les scénarios mis en avant, et en dépit de la divergence des opinons, l’Algérie est sur la voie de la démocratie et de la légitimité, au point de faire trembler le parlement européen.
