Dans son éditorial de ce vendredi 29 novembre 2019, le journal français Le Monde a qualifié le scrutin du 12 décembre prochain de « parodie d’élection », rappelant que les cinq candidats, parmi lesquels deux anciens premiers ministres de l’ancien président démissionnaire Bouteflika, « sont tous d’ex-dignitaires du régime. Les manifestants du Hirak les rejettent tous les cinq ».
Le quotidien français a rappelé que « depuis plus de neuf mois, l’Algérie vit dans un silence extérieur assourdissant un mouvement de contestation populaire, le Hirak, dont l’ampleur et la nature font pourtant un phénomène sans précédent au Maghreb et dans le monde arabe ».
Abordant la réaction des pays démocratiques, notamment les pays européens, « pour des raisons que l’on peut entendre, la France, ancienne puissance coloniale, a choisi de rester discrète », a souligné le journal, estimant que l’Union européenne qui doit ouvrir les yeux et parler de l’Algérie.
Évoquant la résolution non contraignante votée hier par le Parlement européen qui a condamné « les arrestations arbitraires », le quotidien français a qualifié la réaction « outragée du pouvoir algérien », en dénonçant une immixtion flagrante, de « rhétorique patriotique » dont les généraux ont usé jusqu’à la corde. Le journal a par ailleurs rappelé qu’aux yeux des manifestants, ce sont les généraux qui accaparent désormais illégitimement le pouvoir.
Le Monde juge que la question de qui deviendra président le 12 décembre parmi les cinq prétendants à la magistrature suprême n’est plus d’actualité, « car ce président ne détiendra pas la réalité du pouvoir », mais la vraie question qu’il faut se poser est : qu’est-ce qui se passera le lendemain, vendredi 13, quand les Algériens manifesteront dans les rues de la capitale et des autres villes du pays.
