Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), s’est réuni les 21 et 24 novembre en deuxième session ordinaire annuelle pour examiner les recours introduits par les magistrats ayant protesté contre le mouvement opéré dans le corps des juges qui touché près de 3000 d’entre eux.
Selon un communiqué du CSM diffusé ce lundi, 189 recours sur les 1454 introduits par les juges ont acceptés dans le cadre du dernier mouvement dans le corps des magistrats. Ce qui fait que la majorité des recours ont été rejetés par le CSM. Une décision qui risque de faire sortir à nouveau les magistrats dans la rue.
Pour rappel, le 27 octobre dernier, les magistrats ont déclenché une grève illimitée à l’appel de leur Syndicat national (SNM), pour protester contre le mouvement annuel dans le corps des juges opéré par le ministère de la Justice et approuvé par le CSM. Le mouvement avait touché 2998 magistrats.
Après un bras de fer ayant opposé les magistrats grévistes et leur tutelle, pendant dix jours et qui a paralysé le secteur de la Justice, le SNM a décidé de mettre fin à la grève le 5 novembre dernier, après qu’une réunion entre le président et des membres du SNM, le SG du ministère de la Justice avec la médiation du président du conseil national des droits de l’Homme (CNDH) Bouzid Lazhari ait lieu et durant laquelle elle a été trouvée une issue à la situation.
Le SNM a annoncé dans un communiqué qu’ils se sont mis d’accord avec le ministère de la Justice que les magistrats qui se sentent lésés par le mouvement, qui touche 3000 d’entre eux, rejoignent leur nouvelle affectations juste pour leur installation. Le CSM étudiera ensuite leurs recours lors de la prochaine session qui se tiendra durant la troisième semaine de décembre.
En contrepartie, le ministère de la Justice répondra également au courant de ce mois aux revendications socio-professionnelles formulées par le Syndicat. Et ce, avec un effet rétroactif au début 2019.
Le mouvement de protestation a également réussi à arracher une « séance de travail » visant à trouver les voies de la concrétisation d’une revendication phare : l’indépendance de la justice. Engagement pris aussi de ne pas poursuivre les magistrats ayant participé à la grève.
Rappelons également qu’à la veille de l’arrêt de la grève, des magistrats grévistes ont malmenés par des gendarmes anti-émeutes à l’intérieur de la Cour de Justice d’Oran. Les images de la scène a suscité l’indignation et la réaction des Algériens, des personnalités, des organisations nationales et internationales.