La direction de contrôle de gestion et des finances des clubs professionnels (DCGF), a fait un contrôle alarmant de la gestion des clubs de la Ligue 1 en Algérie qui constitue un « gouffre financier » estimé à 740 milliards de centimes.
Les déficits colossaux et récurrents interpellent quant à la gestion « archaïque et chaotique de la majorité des SSPA », s’alarme la Fédération algérienne (FAF) mercredi sur son site, se basant sur un bilan préliminaire établi au 31 décembre 2018.
En effet, les membres de la DCGF ont convié, selon un calendrier bien établi, les représentants des 10 clubs à des séances de travail au niveau du siège de la FAF à Dely Ibrahim. « De tous les clubs, un seul a mis du temps pour répondre à cette sollicitation, malgré plusieurs rendez-vous pris », a précisé la FAF. Toutefois, les représentants de cette SSPA ont été finalement accueillis le mardi 20 novembre 2019.
Ainsi, sur le plan administratif, il a été constaté qu’« aucun club n’a respecté les dispositions des articles 34 et 35 de l’arrêté du Ministère de la jeunesse et des sports (MJS) du 01/09/2010 (organigramme) qui sont obligatoires ». À l’exception de deux clubs, « les documents exigés par la DCGF, repris dans l’article 15 du même arrêté n’ont pu être fournis en totalité pour diverses raisons », précise la FAF.
L’anarchie s’est généralisée à tous les niveaux de gestions, et le plus grave plusieurs clubs n’ont même pas de documents comptables de justification, ce qui laisse place au doute sur les chiffres avancés. En effet, la DCGF a constaté aussi qu’« aucun club professionnel n’a remis la totalité des documents exigés par la DCGF et repris par les textes réglementaires ». Pis encore, sur le plan comptable, « la majorité des clubs n’ont pas de bilan pour l’exercice 2018, et ce pour des raisons diverses » et que « seuls trois clubs professionnels remplissent leurs obligations ».
Toujours dans la gestion, il a été remarqué qu’ »aucun club ne maîtrise les procédures d’organisation et de délais de remise des documents ou de réunions des instances décisionnelles telles que le conseil d’administration, l’assemblée générale ordinaire ou l’assemblée générale extraordinaire ».
Un seul club s’acquitte des cotisations sociales
Lors de ce contrôle, il s’est avéré qu’a l’exception d’un club professionnel, « aucune SSPA ne s’acquitte du paiement des cotisations sociales de ses salariés (joueurs, entraîneurs et administratifs), ainsi que des impôts directs qui en découlent (IRG) ». Et cela vient en contradiction avec les dispositions de lois applicables au club sportif professionnel et fixant les statuts-types des sociétés sportives commerciales.
Enfin, la DCGF a relevé « l’incohérence » concernant la situation précise de blocage ou d’ouverture du capital social des SSPA.
« Dans le cas où le Club sportif amateur (CSA) est actionnaire majoritaire au sein du conseil d’administration, il peut proposer à son assemblée générale soit la dissolution de la société (après le constat du caractère «revolving » du déficit, soit la recapitalisation de la SSPA. Or, l’article 06 du décret exécutif 15-74 de 2015 sur le CSA « interdit les transferts de fond du CSA vers la SSPA (sans avis des autorités qui financent le CSA). Il y a lieu dans ce cas de lever cette contradiction », a conclu la DCGF.