Le président du Forum des chefs d’entreprises (FCE), Mohamed Samy Agli, a appelé, ce lundi, le gouvernement actuel à lancer un plan d’urgence afin de sauver les entreprises économiques qui licencient des travailleurs depuis près de cinq mois.
« Le temps presse pour nous aujourd’hui, nous avons 500 000 travailleurs envoyés au chômage. Il doit y avoir un plan d’urgence pour soutenir les opérateurs économiques qui licencient des travailleurs », a-t-il déclaré sur les ondes de la chaîne I de la radio nationale.
« Nous ne voyons aucune solution proposée par le gouvernement actuel, mais nous enregistrons des gels des comptes des entreprises en difficulté financière », a-t-il relevé.
Pour lui « la crise économique en Algérie est due à une mauvaise gestion. Il est inconcevable que certains secteurs importants du secteur économique soient dans une mauvaise situation », a-t-il indiqué, précisant que le secteur du BTPH « connaît un véritable séisme », puisque 70% des opérateurs de ce secteur sont sur le point de fermer leur entreprises.
« On ne peut pas gérer l’économie de l’Algérie d’une manière politique »
Le président du FCE a indiqué qu' »on ne peut pas gérer l’économie d’un pays de la taille et des capacités de l’Algérie d’une manière politique ».
Il a rappelé que « toutes les stratégies économiques présentées précédemment ont été élaborées par des politiciens et le résultat actuel est que nous vivons dans une crise économique ».
M. Agli a plaidé à ce que l’économie soit placée au centre de toutes les futures politiques gouvernementales.
« Un climat d’investissement ne peut être créé sans la confiance »
Samy Agli a souligné que la concurrence économique se passe aujourd’hui au niveau international. « Chaque pays dispose d’un système économique permettant d’attirer le plus grand nombre d’investisseurs étrangers, mais notre système économique se caractérise par l’instabilité des réglementations régissant le marché des investissements, qui a créé une méfiance à l’égard du climat des investissements ».
« Aucun responsable ne peut garantir qu’une loi ne soit pas modifiée pendant 10 ans », a-t-il ajouté. « Un climat d’investissement ne peut être créé sans la confiance résultant de la transparence des transactions et de la stabilité de l’arsenal juridique, loin de la bureaucratie, afin de réduire le temps perdu à obtenir les licences », a-t-il déclaré, considérant que la délivrance en grand nombre de licences est « un délit de corruption ».
Il a plaidé pour sortir des plans quinquennaux et opter pour une vison économique tel qu’il se fait dans des pays qui planifient sur des plusieurs décennies, à l’instar de l’Arabie Saoudite qui a un plan jusqu’à 2050.
« Aujourd’hui, nous sommes loin de la politique en tant que forum, mais nous sommes préoccupés par tout ce qui se passe sur la scène politique et ses conséquences sur les dossiers économiques », ajoutant que « nous rêvons d’un État algérien qui consacrera la justice économique, assurant la protection des investisseurs, la liberté et la sécurité aux opérateurs économiques, afin de créer une véritable compétitivité entre les investisseurs sans favoritisme. »
Le président du FCE a exprimé son souhait que les élections présidentielles du 12 décembre prochain soient un déclencheur d’un réel changement vers un décollage économique sérieux en Algérie.