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Porteurs du drapeau amazigh : Des « criminels » selon Benbraham

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L’avocate Fatma-Zohra Benbraham qui se dit militante des droits de l’Homme, a qualifié sur un journal étranger les détenus du drapeau amazigh de « trafiquants de drogue » et de « criminels ».

Dans une déclaration au journal suisse Le Temps, le 13 novembre en marge d’un événement académique à la Maison de la Paix à Genève (Suisse), Me Benbraham a déclaré : « Ces gens se servent de ces emblèmes pour camoufler des drogues qu’ils revendent aux manifestants, prétend-elle. Ce ne sont pas des prisonniers politiques, mais des criminels qui ont trouvé la bonne occasion pour mener à bien leurs petits trafics. »

Pour rappel, la semaine dernière, le tribunal de Sidi Mhamed d’Alger a condamné 28 manifestants à 6 mois de prison ferme pour atteinte « à l’unité nationale », au motif qu’ils ont brandi des drapeaux berbères lors de marches contre le système à Alger. Ces condamnations ont été largement dénoncées à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Ces peines qui ont été qualifiées par Amnesty International d' »attaque flagrante à la liberté d’expression ».

Respect de la Constitution

Par ailleurs, selon Le Temps, Me Benbraham, l’éditeur Hassane Bennaamane et le colonel à la retraite Abdelhamid Larbi Cherif, rencontrés lors du même événement, ont défendu la voie constitutionnelle et le respect de la Constitution, qui constitue pour eux, la seule voie de sortie de crise. Ces trois personnalités se sont dit eux-mêmes partie prenante du Hirak et qu’ils étaient même en première ligne lors des premières semaines du mouvement.

Mais aujourd’hui, selon eux, il n’y a pas d’autre choix. Ce seront les élections, ou alors l’état d’urgence proclamé par les militaires et, peut-être, « la catastrophe ».

« Si les gens sont sortis dans la rue, c’était pour que la Constitution soit respectée »

Me Benbraham  a expliqué au même média que « l’Algérie d’aujourd’hui n’est plus la même qu’auparavant. La rue s’est libérée et a récupéré sa voix. Grâce à cette pression de la rue, l’Algérie s’est débarrassée des gens qu’elle ne voulait plus, des anciens ministres et premiers ministres, de généraux, autant de gens qui sont aujourd’hui placés en détention. »

Pour l’avocate qui a fait partie du Panel de dialogue mené par Karim Younes : « Si les gens sont sortis dans la rue, c’était pour que la Constitution soit respectée et que Bouteflika n’aligne pas un 5e mandat. Il faut continuer de respecter cette légalité en occupant l’espace et en participant aux élections. »

« Les articles le plus problématiques de la loi constitutionnelle ont été changés, les prérogatives des ministres pour interférer dans le processus électoral ont été abolies, les préfets et les maires ont été écartés, toutes les listes électorales ont été revues: il n’y a plus aucun espace pour la fraude », a-t-elle dit au journal helvète.

L’élection, seule solution légale

« Les élections se révéleront peut-être imparfaites, mais nous réglerons ces imperfections plus tard »

De son côté, l’éditeur Hassane Bennaamane, a indiqué à la même source que « la seule solution possible, c’est la légalité ».

Pour sa part, Abdelhamid Larbi Cherif a indiqué : « Et qu’aurons-nous gagné au final en refusant ce scrutin ? Ce sera un retour à la case ‘élections’, mais retardé de trois ou quatre ans' ».

« Les élections se révéleront peut-être imparfaites, mais nous réglerons ces imperfections plus tard. Dans l’immédiat, il faut que l’Algérie fasse un premier pas. C’est aujourd’hui qu’il faut tirer profit de la pression produite par ces manifestations », a-t-il dit, ajoutant : « Nous avons tout à gagner à organiser maintenant ces élections ».

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