L’ancien président du RCD, Saïd Sadi a réagi ce samedi à la situation politique que traverse le pays, mettant en garde contre un forcing contre la volonté populaire.
En faisant une analyse de l’évolution de la situation actuelle en Algérie, le docteur Sadi est revenu sur les décisions de justice qui « sont prises de façon erratique dans la capitale, les médias publics sont replongés dans le marigot des années de plomb, le gouvernement est dans la clandestinité, les candidats à la présidentielle, tous issus du sérail, sont mis en résidence surveillée par le peuple ». Un peuple qui « voit dans l’opération du 12 décembre un viol national», a averti Said dans une opinion publiée ce matin sur sa page facebook. .
Poursuivant ses analyses, le Dr Sadi a souligné la gravité de la situation économique et sociale en soulignant que celle-ci est «sous tension de longue date, se dégrade à vue d’œil, accablant encore plus la majorité du peuple précarisé ».
Revenant à la révolution populaire dans le pays, Said Said a comparé ce qui se passe en Algérie avec les autres pays qui passent aussi par la même situation relevant que « l’Algérie, de son côté, reste dans la préhistoire politique ». Il a rappelé que plusieurs observateurs ont déjà relevé des contestations populaires moins massives, moins unanimes et moins durables que celle qui secoue l’Algérie depuis neuf mois mais qui ont déjà trouvé écho chez les régimes en place, y compris auprès de sectes militaristes comme c’est le cas au Soudan.
La cause de ce retard est « un général, sorti du rang, bricole et improvise au gré de ses humeurs comme le ferait un de ces sous-officiers putschistes des années soixante dix». Selon lui, face à l’une des crises les plus complexes que connait le pays, « l’état-major de l’armée algérienne réagit par la surdité, le repli sur soi et la répression. Et même en analysant l’option de fermeture, on serait bien en peine de trouver la moindre cohérence à la démarche chaotique du régime».
L’ancien président du RCD est revenu aussi sur les déclarations du chef d’état-major de l’ANP qui a souligné mercredi que « l’armée ne réprimera pas le peuple ». Selon Said Sadi, «le lapsus est presque passé inaperçu. Ainsi donc l’hypothèse pouvait être envisagée» a-t-il remarqué. Et d’ajouter que « l’on demeure perplexe devant tant d’aplomb ou…de niaiserie. Faut-il entendre dans ce surprenant propos une bravade rappelant que cette terrible décision à été déjà prise».
Dans ces conditions, « seul lieu de médiation qu’investit le peuple pour exprimer ses exigences demeure la rue, les militaires ordonnent à un parlement illégitime et vérolé de brader les dernières potentialités économiques du pays » souligne Said Sadi, qui se demande « quel responsable ayant encore un minimum de discernement peut croire possible de jouer la montre dans un tel contexte ? » « Aucun, sauf celui atteint du syndrome nord-coréen qui autorise des despotes responsables de famines chroniques à organiser leur autocélébration » a-t-il indiqué.