La dette des pays émergents a battu un nouveau record au terme du deuxième trimestre 2019. Elle a atteint les 71 400 milliards $ et représente désormais 220% du PIB de ce groupe économique, apprend-on de récentes données publiées par l’Institute of International Finance (IIF), une organisation basée à Washington et qui suit les évolutions macroéconomiques dans le monde.
La Chine qui est toujours classée dans la catégorie des économies émergentes, compte pour une part importante de cette dette. On note aussi que la dette des entreprises non financières dans ces pays émergents a désormais atteint les 99,5% du produit intérieur brut. Une position inquiétante dans un monde où la croissance est désormais atone et soutenue par une forte implication des gouvernements.
Au niveau de l’Afrique, les cas du Ghana et du Kenya inquiètent, car le poids de la dette de leurs gouvernements continue de progresser et a dépassé les 60% du PIB. Au Kenya, le gouvernement a d’ailleurs changé le mode de calcul de la soutenabilité de sa dette, et a fixé un montant seuil à ne pas dépasser. Au Ghana, le gouvernement prévoit d’emprunter jusqu’à 5 milliards $ auprès d’investisseurs internationaux en 2020. L’Egypte demeure le pays émergent d’Afrique où le poids de la dette du gouvernement sur le PIB est le plus élevé. Cette dette était de 88% à la fin du premier semestre 2019, mais en baisse comparativement à celle de la même période en 2018 (97,3%). Bien qu’en grande difficulté, l’Afrique du Sud continue d’avoir une dette publique maitrisée, dont une part importante est libellée en monnaie locale.
En dehors de l’Afrique du Sud, on a aussi noté que la dette des entreprises non financières des pays émergents d’Afrique reste bien faible. Plus globalement, l’IFF estime que la dette mondiale est en voie de battre un nouveau record à la fin de cette année 2019, et qu’elle pourrait atteindre les 255 000 milliards $. L’Afrique qui est très souvent blâmée pour sa dette est celle dont le stock est le plus faible.
La communauté des investisseurs continue de voir les obligations des pays développés comme de bons placements. Mais la difficulté à y obtenir des points de croissance et la forte progression des emprunts à taux zéro qu’on y constate, sont le signe qu’un changement de paradigme est nécessaire dans l’allocation des ressources financières internationales.
Ecofin