Saïd Sadi, ancien président du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), a qualifié les amendes infligées aux détenus de l’emblème amazigh de « dette d’honneur ». Dans une contribution publiée ce mercredi 13 novembre 2019 sur sa page Facebook, Saïd Sadi a proposé aux citoyens de payer ces amendes à la place des familles.
« Nous devons veiller à ce que ces amendes ne soient pas imputées aux familles des prisonniers. Cette peine a été infligée pour des motifs qui nous concernent tous. Ces militants et activistes ont été emprisonnés pour notre liberté et notre honneur », a écrit M. Sadi.
Il a souligné qu’« en prenant en charge leurs amendes, nous disons à l’État-major qui les a exigées, qu’à travers les souffrances endurées par ces jeunes, c’est la Révolution qui est atteinte et qu’en conséquence, c’est à la Révolution de réagir et de se défendre en affrontant les outrances dont elle est l’objet. Chacun entend bien que la question dépasse largement le strict aspect comptable ».
Il a rappelé que « dans les années 80, quand nous étions libérés, nous refusions de nous acquitter de nos amendes. À ce jour, elles sont d’ailleurs demeurées impayées. C’était, pour nous, une manière de contester toute forme de légitimité à nos condamnations ».
Il a indiqué que « si les jeunes condamnés choisissent le paiement, ceux qui se revendiquent de la révolution du 22 février peuvent et doivent faire de sorte que cette injustice soit l’occasion d’un sursaut patriotique ».
Saïd Sadi propose que la collecte du paiement soit organisée par le CNLD. «Le CNLD pourrait organiser la prise en charge collective du paiement de ces amendes. Cette opération sera un message clair délivré au pouvoir : nous assumons solennellement ce qui est reproché à des jeunes qui ont honoré la patrie que vous avez dégradée », a-t-il expliqué
« En vérité, ces amendes sont d’abord les nôtres; en les payant, nous nous affranchissons d’une dette d’honneur », a-t-il conclut.