À la veille d’une campagne électorale qui s’annonce des plus houleuse, l‘annonce de la liste des candidats retenus pour la Présidentielle du 12 décembre prochain, semble avoir jeté un vent glacial sur le processus électoral. Du fait que les cinq noms annoncés sortent tout droit des entrailles de l’ancien régime. Ce qui n’est pas fait pour arranger les choses, au moment ou la contestation populaire a démontré, notamment le vendredi 1er novembre, à travers des marches sans précédent, sa détermination a refuser ces élections avec les figures du régime Bouteflika. En matière d’apaisement, aux yeux des observateurs, c’est de loin le pire scénario a présenter par la conjoncture actuelle.
Par ailleurs, il est indéniable, que par leurs expérience au jeu électorale, les cinq candidats retenus ont su usé de leurs relais et connexions au sein de la société, et savent qu’une présence régulière sur les plateaux télévisions et sur les réseaux ne suffisent pas pour réussi l’opération de collecte de signatures, comme ils savent que le système est ainsi fait.
Résultats des courses, le fossé qui sépare le pouvoir du peuple, s’est considérablement creusé, avec les derniers développements de la scène politique, mettant deux visions diamétralement opposées, dans un couloir sans visibilité sur l’avenir. Et pour cause, depuis l’annonce de cette « short list », les réseaux se sont enflammés, et les esprits tournent autour de la même question, a savoir, est ce que ces élections vont réellement avoir lieu ? c’est dire à quel point le désillusion est grande, eu même titre que la sensation du déjà vécu, que le peuple a tout le temps redouté.
Bien que du coté du pouvoir les choses sont clairs, et répondent à une mécanique électorale huilée, ou les étapes semblent s’enchaîner sans intermèdes, visant à atteindre l’ultime objectif celui d’élire un président dans les plus brefs délais. Alors que pour sa part , l’opposition, plus que jamais , s’attache à la sortie de crise qu’elle prône depuis toujours, en l’occurrence , une période de transition, pour permettre à toutes les parties de présenter ses propositions.
Encore une fois le débat sur la question semble plonger la scène politique dans un gouffre sans lumière , ou les acteurs ont décidé de faire, chacun cavalier seul.
C’est de toute cette situation, que se nourrit les craintes du peuples, et son appréhension, d’autant plus que nul ne peut nier les risques de drives et de récupération qui plane sur la contestation populaire. Notamment à l’approche de la campagne électorale, qui révèle déjà des réactions des plus rébarbatives, à l’image de la dernière sortie du président de Talaie El Hurriet, Ali Benflis, chahuté par des citoyens a sa sortie d’un restaurant à baba Hassan.
A cela s’ajoute, les différents foyers de contestation et de grève qui éclate dans plusieurs secteurs, et dont le plus atterrant, est celui des magistrats. Et ce sans parler du tollé que soulève, la présentation de la loi sur les hydrocarbures auprès de l’APN, ce mardi, et pour laquelle la marche des étudiants a pris comme cible lors de sa marche hebdomadaire.
Dans ce contexte, le début de polémique sur la tenue de la Présidentielle semble être bien partie pour ponctuer la campagne électorale.
De ce fait, les chances de voire ce rendez vous électoral arrivé a son terme, se mesure désormais à l’ampleur de la réaction de la contestation populaire, et éventuellement sur la capacité des candidats à introduire des arguments implacables pour convaincre les algériens, à travers la présentation de leurs programmes, qu’il s’agit d’un nouveau départ.