La ministre française du Travail, Muriel Pénicaud a fait savoir ce mardi 5 novembre 2019 que des quotas ou des objectifs chiffrés de l’immigration professionnelle allaient être fixés chaque année, dès l’été 2020, et ce en fonction des besoins de la France.
« L’idée, c’est d’avoir des objectifs chiffrés, ou des quotas, c’est une question de sémantique», a-t-elle affirmé sur BFMTV/RMC, à la veille d’un conseil interministériel sur l’immigration qui sera organisé par le Premier ministre Édouard Philippe.
Mme Pénicaud a en effet souligné que la priorité pour le gouvernement est « de répondre à nos besoins le plus possible » en misant sur la formation. « On va former 960.000 demandeurs d’emploi l’année prochaine, notamment des jeunes, pour prendre le plus d’emplois possible », a fait savoir la ministre du Travail.
Des quotas en fonction des pays ?
Elle a ajouté que « ceux qu’on accueille au titre de l’immigration professionnelle doivent correspondre aux besoins qu’on n’arrive pas à pourvoir », avant de préciser que la tâche visant à déterminer le nombre d’immigrés professionnels dont la France a besoin incombera aux partenaires sociaux et aux régions.
« La Dares (cellule statistique du ministère du Travail) et Pôle emploi vont travailler pour analyser tous les métiers en tension (…). On vérifie que tous les efforts de formation ont été faits pour permettre à nos demandeurs d’emploi de prendre ces emplois et ensuite les réfugiés, et en fonction des besoins complémentaires non couverts, on fixera le nombre de personnes par métiers et par territoire », a-t-elle indiqué.
La ministre a par ailleurs précisé qu’il ne s’agirait pas de quotas en fonction du pays d’origine, estimant que cela n’avait « aucun sens ». L’immigré professionnel aura « un visa de travail pour une durée déterminée et un travail déterminé », a fait savoir la ministre du Travail.
Pour rappel, le premier ministre français, Edouard Philippe, a fixé le mois dernier, lors d’un débat sur l’immigration à l’Assemblée nationale, des orientations sur la politique migratoire, en n’excluant pas la mise en place de quotas. Il faut rappeler que 33.000 titres de séjour ont ainsi été délivrés par la France aux motifs économiques en 2018.