Le bras de fer qui oppose le ministère de la Justice et les magistrats continue. Les magistrats entament ce dimanche 3 novembre 2019, leur deuxième semaine de grève, tout en assurant le service minimum au niveau des juridictions.
À la Cour d’Alger, les magistrats se sont présentés mais ont boycotté les audiences, a constaté Ennahar, qui a précisé qu’un nombre de prévenus sont toujours en attente d’être auditionnés.
Le ministère de la Justice fait tout pour exécuter le mouvement dans le corps des magistrats opéré le 24 octobre dernier, objet du débrayage des juges. Ce qui est considéré par les magistrats grévistes en contradiction avec sa volonté affichée de dialoguer pour mettre fin à cette crise.
Le département de Zeghmati, après une note en interne adressée aux président des Cours et procureurs généraux, leur ordonnant d’exécuter le mouvement dans le corps des magistrats, il leur a demandé dans une autre note d’établir la liste es magistrats en arrêt de travail alors qu’ils ne sont pas concernés par le mouvement.
En outre, le ministère de la Justice a indiqué, la semaine dernière, qu’il « demeure ouvert à toute initiative dans le cadre du dialogue sérieux respectant l’indépendance des institutions, les droits du magistrat, les intérêts des justiciables et les intérêts suprêmes de la société, qu’il convient de placer au dessus de toutes considérations », tout en annonçant « la programmation d’une deuxième session ordinaire du Conseil supérieur de la Magistrature (CSM) au cours de la troisième semaine du mois de novembre pour examiner les recours introduits au sujet du mouvement annuel des magistrats ». Il a appelé enfin, « l’ensemble des magistrats qui s’estiment lésés, à introduire leurs recours ».
Le SNM prévient contre toute atteinte aux juges
Estimant qu’aucune solution réelle n’a été proposée pour le dénouement du bras de fer, le SNM a décidé, samedi, de la poursuite de la grève, jusqu’à la satisfaction des revendications, notamment, le gel du mouvement dans le corps des magistrats.
« En l’absence d’une solution à la crise, le mouvement de protestation se poursuivra avec la même cadence, tout en veillant à plus de discipline afin d’éviter tout dérapage potentiel en faisant face aux mesures d’improvisation prises par le ministère », a annoncé le syndicat dans un communiqué rendu public.
Le SNM a, dans son document signé par son Issad Mebrouk, mis en garde contre « toute atteinte à n’importe quel juge, quelle que soit sa situation », car, cela « attiserait la colère de tous et la position du syndicat serait alors violente quels que soient les risques et conséquences ». Il a également appelé le ministère de la Justice à cesser ses mesures « policières » dans la gestion de la crise.
Toutefois, le syndicat a indiqué que les portes du dialogue sont ouvertes pour trouver une solution à la crise qui secoue le secteur. « Le Syndicat national des magistrats saluera toute initiative susceptible d’aider à résoudre la crise et dans les meilleurs délais », lit-on dans le communiqué.
Le SNM a dit « vouloir revenir au fonctionnement normal pour ne pas retarder les affaires des citoyens pour une période plus longue », et ce, à travers des « mesures rationnelles pour mettre fin à la situation, de sorte à préserver l’autorité des institutions de l’État et aussi la dignité des magistrats et l’intérêt des justiciables ».