La politique énergétique du pays et ses perspectives et le projet de loi sur les hydrocarbures étaient ce samedi au cœur du débat organisé ce samedi par le forum des chefs d’entreprises (FCE). Les deux experts de secteur de l’énergie invités au débat ont signalé qu’il est temps d’allers vers une politique énergétique globale.
Pour l’ancien P-dg de la Sonatrach, Abdelmadjid Attar, la nouvelle loi sur les hydrocarbures ne répond pas aux défis pour lesquels fait face le pays actuellement. Pour lui, 88% de la production nationale du pétrole et du gaz est géré par la loi 86-14. Des défis qui se résument dans le renouvellement des réserves, qui est presque impossible dans la situation actuelle. « Il est impossible de trouver un autre champ pétrolier comme celui de Hassi Messaoud, ou de Hassi Rmel » a-t-il souligné. Donnant des chiffres, Attar a signalé que dans ces deux gisements le taux de récupération a atteint 15% sur les 28% existante. L’intervenant se demande à ce propos, s’il existe encore du pétrole à découvrir en Algérie ? ».
L’augmentation du niveau de la production, est aussi un défi pour lequel, les compagnies font face en ce moment. Pour le conférencier, ce dilemme est très sérieux pour la sécurité énergétique. Depuis 2008, la production nationale a chuté de 18% alors que la consommation locale a augmenté de 8%. Avec cette tendance, il est fort possible qu’on risque de ne plus exporter d’ici 2030 a-t-il souligné. M. Attar, a suggéré de laisser la Sonatrach travailler tranquillement et de lui donner les moyens nécessaires pour atteindre leur objectifs, ce qui posera encore le défi du financement des investissements dont Sonatrach a besoin pour son développement futur.
Faut viser les économies innovantes
Par ailleurs, le professeur à l’École polytechnique d’Alger Chemes Eddine Chitour s’est étonné de l’intérêt que l’opinion publique pour cette loi. Selon lui, c’est un non-événement ». La raison est que l’urgence pour le pays est de définir une politique énergétique globale. Un objectif qui passe par la mise en place des états généraux de plusieurs secteurs et que chacun assume sa responsabilité.
Le Professeur Chitour a indiqué que dans le monde la sécurité énergétique se base sur l’innovation vers des énergies renouvelables. Il faut pendre le train de la modernité a suggéré M Chitour. On se focalisant sur hydrocarbures, « nous sommes entrain d’hypothéquer l’avenir des générations futures » a-t-il estimé. Le temps de la rente est révolu ; ça ne sert à rien de poursuivre la politique de la paix social, car il est temps d’aller vers les économies innovantes et être à la veille technologique a encore estimé l’invité du forum du FCE.
Par ailleurs, le Forum des chefs d’entreprise, FCE, a considéré à travers son président Sami Agli que le moment n’est pas adéquat pour cette, loi, suggérant, pus de temps pour que les experts donnent leurs avis sur le projet de loi.