Le Syndicat national des magistrats (SNM) a annoncé, ce samedi 2 novembre 2019, la poursuite de la grève illimitée déclenchée depuis dimanche dernier contre le mouvement opéré dans le corps des magistrats ayant touché près de 3000 d’entre eux, et ce en l’absence de solution à ce bras de fer qui opposent les magistrats à leur tutelle.
« Dans l’absence d’une solution à la crise, la protestation se poursuivra au même rythme, tout en veillant à plus de discipline, pour éviter tout dérapage possible, face aux mesures prises à l’improviste par le ministère d(e la Justice), a indiqué le SNM dans un nouveau communiqué rendu public.
Le SNM, dans son document signé par son Issad Mebrouk, a mis en garde contre « toute atteinte à n’importe quel juge, quelle que soit sa situation », car, cela « attiserait la colère de tous et la position du syndicat serait alors violente quels que soient les risques et conséquences ».
Tout en appelant le ministère de la Justice à cesser ses mesures « policières » dans la gestion de la crise, et qui sont considérées comme une provocation des magistrats, le SNM a dit qu’il n’assumera la responsabilité des conséquences qui peuvent en découler des suites des réactions de colère des juges.
Le Syndicat a rappelé que la principale revendication des magistrats est et sera toujours l’instauration de l’indépendance de la justice, dont tout le monde se plaint de l’état dans lequel elle se trouve et sa mauvaise performance. « Les juges algériens ont entamé une grève illimitée qui a paralysé le travail judiciaire au niveau national, mais l’opinion publique et toutes les institutions de l’État sont restées spectatrices en maintenant une position étrange et incompréhensible », a écrit le SNM dans son communiqué.
« La bataille que mènent les magistrats ne revêt un caractère individuel ou intérêt, mais, une bataille des nobles et des libres », a estimé le Syndicat, ajoutant que « les magistrats ne font pas partie de la bande et ne sont pas ses relais », mais, « les victimes » de ce qu’est devenu la Justice depuis des décennies, ce qui a été révélé au grand jour par le dernier mouvement dans le corps des magistrats.
Le SNM a affirmé que « les magistrats n’ont pas besoin de leçons de patriotisme et de bon jugement à recevoir de personne ».
Le Syndicat s’est dit favorable à toute initiatives visant à trouver des solutions « raisonnables » et sortir de la crise actuelle dans les brefs délais, et permettre ainsi à l’appareil judiciaire de retrouver son cours normal et ne pas paralyser les citoyens longtemps, et aussi, sauvegarder les institutions de l’Etat et la dignité des juges.