Le président du parti Talaie El Hourriyet et candidat à la présidentielle du 12 décembre prochain, Ali Benflis, s’est exprimé, ce jeudi 31 octobre, sur la situation politique en Algérie et le prochain scrutin. Malgré que, selon lui, l’élection ne se tient dans les conditions idéales, il a argumenté les raisons de sa participation.
« L’élection présidentielle ne se tient pas dans les conditions idéales que notre peuple était en droit d’attendre. Mais elles peuvent être acceptables dès lors qu’elles s’astreignent à assurer l’intégrité, la régularité, la transparence et l’impartialité de ce scrutin », a-t-il expliqué, dans une longue contribution intitulée « Lettre au peuple Algérien » publié dans le journal Le Soir d’Algérie d’aujourd’hui, à la veille du 37ème vendredi des marches contre le système coïncidant avec la célébration du 65ème anniversaire du déclenchement de la révolution algérienne le 1er novembre 1954.
« J’ai l’intime conviction que ce qui a été concédé pour permettre son déroulement ne l’aura pas été en vain et qu’il n’entame en rien leur aptitude à constituer le point de départ véritable du changement et du renouveau dont notre pays a besoin et que notre peuple attend », a-t-il écrit, ajoutant que « l’état préoccupant de notre pays n’autorise ni hésitation ni atermoiement, l’heure n’est ni au calcul, ni à la tactique, ni à la manœuvre. Il n’y a pas de devoir plus grand et de responsabilité plus lourde que ceux de répondre à l’appel de l’Etat national en péril. »
Soulignant que, le pays vit une crise politique, économique et sociale d' »une exceptionnelle gravité ». Ali Benflis a expliqué que « cette crise n’est pas de nature ordinaire (…) », et que « cette crise est la crise d’un système politique dans son ensemble. C’est la crise d’une certaine conception du pouvoir et de son exercice. C’est la crise d’un régime politique dont le sens et la finalité ont été dénaturés. C’est la crise d’une certaine forme de gouvernance demeurée engoncée dans des archaïsmes de toutes sortes. (…) ».
« Je ne suis ni un homme de clan, ni un homme de système ni un homme de pouvoir »
Ce sont là les argument avancés par Ali Benflis sur sa participation à l’élection du 12 décembre. « C’est donc en parfait accord avec mes convictions et en totale harmonie avec ma conscience que j’ai longuement mûri puis pris la décision de prendre part à la prochaine élection présidentielle », a-t-il dit, ajoutant que « mes convictions et ma conscience sont ce qu’elles sont, je n’en ai pas de rechange (…). »
« Mon parcours témoigne abondamment de ce que je ne suis ni un homme de clan, ni un homme de système ni un homme de pouvoir. (…). Et le pouvoir n’a de sens pour moi que mis au service d’une vision et d’un projet pour notre pays et d’une mission à accomplir à la satisfaction de notre peuple », a-t-il affirmé, ajoutant que, sa candidature est « une réponse à cet appel aux côtés de nos compatriotes qui se retrouvent autour du projet de modernisation politique, économique et sociale de notre pays. »
La prochaine élection présidentielle n’est pas une fin en soi pour Ali Benflis, mais a « une raison d’être, c’est celle d’extraire le pays de la zone de dangers (…) elle a une finalité et c’est celle de bâtir un Etat moderne, puissant et prospère en harmonie avec son environnement et avec son temps » a-t-il précisé.
Un programme « d’urgence nationale » en droite ligne des revendications justes et légitimes du Hirak
Par ailleurs, durant sa campagne électorale, Ali Benflis dit qu’il ira à la rencontre des citoyens pour leur expliquer son programme qui s’inscrit en droite ligne avec les revendication « légitimes » du Hirak.
« J’irai donc à la rencontre de nos concitoyennes et de nos concitoyens avec un programme d’urgence nationale car il existe dans le pays une urgence politique, une urgence économique et une urgence sociale dont il importe d’assurer la prise en charge et le traitement sans plus tarder. Ce programme d’urgence nationale porte sur un changement global ayant pour but la modernisation politique, économique et sociale du pays. Ce programme d’urgence nationale je le conçois en droite ligne des revendications justes et légitimes de la révolution démocratique pacifique bâties autour de la République citoyenne et de l’Etat de droit », a-t-il écrit.