Le syndicat national des magistrats (SNM), a lancé, ce mercredi 30 octobre, un appel « pressant » au Chef de l’état par intéim, Abdelkader Bensalah pour qu’il i tervienne dans le bras de fer qui l’opposé au ministère de la Justice.
« Nous lançons un appel pressant au chef de l’État, en sa qualité de président du CSM, pour intervenir afin de trouver une solution rapidement aux décisions individuelles qui ont visé la stabilité du pouvoir judiciaire et ses adhérents, et pour couper court à toutes les spéculations malveillantes qui ont pour but d’induire en erreur l’opinion publique », lit-on dans un communiqué rendu public et signé par Issad Mebruk, le président du SNM.
Le syndicat affirme que ses revendications s’inscrivent principalement dans le renforcement de l’État de droit qui est aussi une revendication populaire et officielle. Il espère qu’elles seront écoutées.
Se désolant de la situation de blocage de l’ensemble des juridictions du pays en raison de la grève qui est aujourd’hui à son 4e jour consécutif. Le SNM rappelle que la situation actuelle est « la résultante de ce qu’a subi le pouvoir judiciaire durant les deux dernières décennies, à travers notamment, la marginalisation voulue et étudiée de ce secteur vital pour le pays ainsi que l’abandon de son principal acteur qui est le juge, du fait de sa privation du principe d’indépendance individuelle et institutionnelle qui lui permettent de jouer son rôle qui est de trancher dans les conflits et protéger les droits et libertés fondamentales des individus ».
Le SNM affirme que dans cette phase importante de l’histoire de l’Algérie, les juges n’ont pas tourné le dos aux revendications « légitimes » du peuple algérien qui aspire au changement, et qu’ils ont soutenu le peuple sachant qu’ »ils sont des enfants du peuple et qu’ils rendent leurs verdicts en son nom ».
Des revendications ignorées
Le syndicat souligne qu’il a toujours œuvré en faveur du dialogue avec le ministère de la Justice. « Les doléances des magistrats ont été rapportées à l’intention du ministère de la justice en toute bonne foi, dans l’espoir qu’elles soient transmises aux plus hautes autorités », rappelle le SNM, ajoutant qu' »une liste de revendications a été élaborée avec la concertation de l’ensemble des juges » dont « certaines sont de l’ordre de l’urgent, tandis que d’autres doivent être traitées à court et à moyen terme. »
« C’est cette liste qui a été avalisée par le conseil national du syndicat lors de sa réunion les 20 et 21 septembre 2019 », précise le SNM ajoutant : « Qu’elle ne fut la surprise de la majorité écrasante des magistrats de voir ces revendications ignorées. Ils ont même constaté que leur situation a empiré à l’occasion de l’annonce le 24 octobre dernier du mouvement annuel dont le moins que l’on puisse dire est qu’il a causé des drames pour les juges et leurs familles ».
Le SNM relève que le mouvement opéré dans le corps des magistrats est venu « en contradiction avec toutes les normes admises sur les plans national et international ».