Le premier ministre ordonne la libération du matériel roulant en souffrance au port, la ministre de l’industrie veut booster le secteur de l’assemblage automobile, et rassure sur son essor, le ministre de la justice fait vibrer le secteur, avec un mouvement touchant 2998 magistrat, et plonge le secteur dans une grève illimitée, l’ANIE reçoit la candidature de 22 prétendants à la magistrature suprême, le secteur des hydrocarbures fait petite mine avec un recul dans ses recettes, en plus de l’adoption de la nouvelle loi, les réserves de changes se réduisent à près de 52 milliards de dollars, l’APN appelle à augmenter la durée de vie des voitures d’occasion importées à 5 ans, et le hirak ne jure que par la glorification du 1er novembre , pour donner à la contestation toute sa détermination et son refus aux prochaines élections.
C’est entre autre, ce qui anime le quotidien du citoyen algérien en terme de rebondissements politiques et économiques, à la veille d’un scrutin, dont le processus a été inébranlable, notamment dans sa première phase, celle dédiée à faire émerger les candidats potentiels pour l’échéance électorale du 12 décembre prochain. C’est dire à quel point la situation est complexe est nécessite impérativement, la mise en place d’un ordre de priorité et d’urgence dans la choix des voies de sortie de crise.
Or, dans ce foisonnement qui renseigne fortement sur la précarité avec laquelle, les plus grands maux du pays sont abordés, il est déconcertant d’entendre, d’une part, le discours des candidats aux élections présidentielles, notamment leur certitude à détenir les solutions pour tous les problèmes de l’Algérie, et leurs capacités à les appliquer. D’autre part, tous font montre d’une soudaine prise de conscience et d’un aveu sans précédent, sur une gestion bancale qui a duré plus de 20 ans, et qui désormais colle exclusivement à la peau de l‘ancien régime, comme si ce dernier se composait de responsables qui se seraient évaporés avec la chute du clan bouteflikiste.
Présidentielle : La croisée des chemins du Hirak
Par ailleurs, ce qui rend la situation inquiétante est, sans conteste, la division qui semble remonter des entrailles de la société, autour du processus électoral. Du fait que plus que visibles, les marches pacifiques qui ont su donner au peuple une légitimité sans précédent en matière de liberté politique, de recouvrement de son statut d’acteur à part entière, revendique aujourd’hui son droit de refuser qu’on lui impose des élections, qui risqueraient de redonner aux germes de l’ancien régime l’occasion de renaître. Alors que lorsqu’on voit que plusieurs candidats, ont pu en quelques jours, réunir l’aval de 50 000 citoyens pour les soutenir dans leurs candidatures, on est forcé d’admettre, qu’un bon nombre d’algériens sont pour les élections présidentielles.
Au delà des foyers de discorde qui éclatent, et qui traduisent soit par des grèves ou par des résistances improvisées les préoccupations de tout un chacun, le plus grand danger qui se profile sur l’Algérie de demain, est celui de l’amnésie, de la perte de vue , des acquits réalisés jusqu’ à aujourd’hui, au risque de les phagocyter par les nouveaux attributs d’une gouvernance qui trouve sa force dans l’exercice de mesure populistes , pour se défaire de son statut de gouvernement dédié à régler les affaires courantes.
Cependant , il faudrait avoir les moyens de sa politique, car convaincre les algériens, qu’il est possible d’organiser des élections présidentielles transparentes, d’apporter des réponses urgentes à tous les dossiers brûlants, de remettre l’économie nationale sur pieds, et de maintenir les transferts sociaux a leurs niveau, alors que tous les indicateurs macro économiques pointent dangereusement vers le bas, et que la souffrance et l’injustice social continuent de sévir, serait sous-estimer la conscience populaire, et le parcours de la contestation populaire. Car désormais il y a « un avant » et « un après » Hirak