Pour le troisième jour consécutif, les magistrats poursuivent leur mouvement de grève. Plusieurs rassemblements devant les cours ont été observés ce mardi 29 octobre par les juges protestataires affichant leur détermination à poursuivre leur grève.
Un communiqué commun a été lu devant toutes les cours où se sont rassemblés les magistrats. Ils ont scandé : « Justice libre et indépendante ».
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Le mouvement dans le corps des magistrats opéré par le ministère de la justice la semaine dernière est l’origine de débrayage des juges, qui réclament aussi l’indépendance réelle de la Justice.
Devant la Cour d’Alger, les magistrats ont en outre tenu un sit-in en présence du président Syndicat national des magistrats (SNM) Issad Mebrouk.
À travers leur déclaration, les magistrats répondent ainsi à la note adressée, lundi, en interne par le secrétaire général du ministère de la Justice aux présidents et procureurs généraux de cour, leur ordonnant d’exécuter le mouvement dans le corps des magistrats.
« Nos collègues présidents des juridictions ne doivent pas obéir aux instructions irréfléchies de l’administration centrale. Il leur suffit de se positionner avec l’ensemble des magistrats qui seront un réel soutien pour eux. Du reste, les postes ne sont éternels pour personne », a indiqué le magistrat qui a lu le document, expliquant que le recours à la grève « n’est pas une décision précipitée ou improvisée » et que « ses motivations sont concrètes et légitimes ».
Et d’ajouter par ailleurs : « L’indépendance de la justice est une revendication fondamentale et urgente qui doit être concrétisée dans les faits et aucune conjoncture ne peut justifier les atteintes aux droits et libertés fondamentales des citoyens (…) La dignité du juge est importante et la société se doit de la lui garantir en toutes circonstances ».
Selon le SNM « c’est pour la concrétisation de toutes ces revendications que nous sommes ici aujourd’hui et que nous continuerons notre action quelles que soient les entraves. L’Histoire notera les positions de chacun d’entre nous et n’oubliera pas ceux qui auront tenté d’entraver notre action, à l’intérieur ou en dehors de l’institution judiciaire ».
« Ce n’est pas une affaire personnelle avec le ministre de la Justice ou son département »
En marge de ce rassemblement, Issad Mebrouk a indiqué que, le mouvement de grève se poursuit pour le troisième jour consécutif au niveau national avec des rassemblements devant les cours et la lecture d’un communiqué commun. Le taux de suivi du débrayage est d’environ 98%, a-t-il précisé.
Selon le président du SNM « la situation est arrivée à un tel point qu’on ne peut plus supporter », ajoutant que « le recours à la grève en l’absence d’autres solutions ».
Issad Mebrouk a expliqué que ce n’est pas une affaire personnelle avec le ministre de la Justice ou son département. « La Justice algérienne a vécu des moments difficiles durant des décennies durant, et le non règlement des vraies problèmes a conduit à cette situation », a-t-il dit.
« La principale revendication des magistrats est l’indépendance effective de la Justice, en réponse à la volonté populaire, mais, loin du populisme », a-t-il déclaré, expliquant que, « l’indépendance de la Justice est certes une revendication populaire, mais, sa concrétisation le sera à travers des instruments juridiques ».
Pour Issad Mebrouk, la lutte contre la corruption nécessite en effet le maintien des juges à leur postes en non pas en mutant 3000 d’entre eux.