Le syndicat national des magistrats (snm) a appelé, ce samedi, à une grève illimitée à partir de dimanche 27 octobre, pour protester contre le dernier mouvement dans le corps des magistrats opéré par le ministre de la justice Belkacem Zeghmati ayant touché 2998 magistrats.
Selon un communiqué sanctionnant la session extraordinaire de son conseil national, le SNM demande le gel du mouvement approuvé par le Conseil supérieur de la magistrature.
Les magistrats ont accusé le ministère de la Justice de « transgresser les prérogatives du Conseil supérieur de la Magistrature » pour « composer seul la liste du mouvement annuel des magistrats dans des chambres verrouillées ». Ils estiment que le mouvement a été opéré « en un temps record ne dépassant pas une heure », selon le même communiqué.
« Ce qui s’est passé le 24 octobre dernier est une journée noire dans l’histoire de la justice algérienne. Son but est de frapper et briser les structures du Syndicat national des magistrats en mutant plus des deux tiers des membres de son conseil national et de son bureau exécutif qui bénéficient d’une légitimité élective entière », lit-on dans le communiqué signé par le président du syndicat des magistrats Issaad Mabrouk.
Le SNM ajoute : « La promotion médiatique au mouvement, voulant faire croire qu’il entre dans le cadre de la lutte contre la corruption, contient de nombreuses contre-vérités car le problème est profond. Tout le monde sait en effet que le problème réside dans la dépendance de la justice, que ce soit par les textes ou les faits ».
Le syndicats des magistrats exige du ministère de la Justice, la fin de l’hégémonie actuelle ou l’autorité exécutive domine celle judiciaire.
Il veut également que le ministère satisfasse les revendications socioprofessionnelles des magistrats émises en dates du 26 juin et 21 septembre 2019.
Enfin, le syndicat des magistrats appelle le ministre de la Justice à cesser son comportement « condescendant » envers les magistrats et leurs représentants.