La réaction aux déclarations de Amar Saâdani sur le Sahara Occidental continue de susciter des réactions de la part des associations et partis solidaires avec la cause des sahraouis, et ouvrent aussi la voix à un débat dans l’espace public à propos de ce conflit.
Après la réaction du gouvernement, et de comité de soutien au peuple sahraoui, c’est la classe médiatique qui a aussi réagi, à travers le Comité des journalistes algériens solidaires de la lutte du peuple sahraoui (CJASLPS). Le Comité a commenté ainsi la réaction de l’ex-Sg du FLN, le qualifiant de « triste personnage ayant sévi le long du règne de la gabegie bouteflikienne. Amar Saâdani est, selon eux, issu « d’un régime politique corrompu et corrupteur » dont il était « une des pièces maîtresses ».
Le CJASLPS n’a pas été tendre avec Saâdani, en le traitant de « défenseur du makhzen et de la colonisation », estimant qu’il ne peut que « mépriser ce genre de déclarations émanant d’un personnage vil, déclassé, sans foi, ni loi ».
« Le peuple sahraoui mène une lutte héroïque contre un colonialisme d’un autre âge, imposé par le makhzen marocain »
Ferhat Aït Ali : « Les relations algéro-marocaines sont primordiales »
Cette réaction du Comité des journalistes a fait réagir, sur les réseaux sociaux, Ferhat Ait Ali, qui se demande si « les Algériens sont de leur point de vue, celui défendu jusque là par un État où [Amar Saâdani] a figuré lui et d’autres comme lui par milliers, et dont les motivations sur tous les dossiers ne sont pas ce qu’il dit être ».
Ait Ali considère, pour sa part, que « la marocanité du Sahara reste du domaine de la décision des Nations unies, qui traînent des pattes depuis bientôt cinquante ans, et de l’Espagne qui sait à qui elle a pris cette terre en arrivant sur place ».
L’économiste explique que « les relations algéro-marocaines sont primordiales pour reconstruire l’ensemble nord-africain, bien avant ce genre de questions qui risquent de transférer la fracture territoriales aux quatre coins de la région ». Poursuivant son analyse, Ait Ali estime qu’aucune « chapelle idéologique ne dictera au peuple algérien sa position exclusive sur ses intérêts stratégiques futurs ». Il poursuit et suggère la tenue d’un référendum populaire pour trancher cette question avant suivre le courant majoritaire dans la société, « et je doute qu’il soit pour la continuation de ce conflit sans objet stratégique ».
Ainsi, entre l’opinion des uns et des autres, la position de l’État algérien vis-à-vis de ce conflit reste on ne peut plus claire et se base sur le droit de l’autodétermination du peuple saharaoui.