L’Organisation des avocats de la région de Batna a refusé de participer à la marche nationale des robes noires à laquelle a appelé l’Union nationale des organisations des avocats (UNOA) pour le jeudi 24 octobre 2019.
Dans un communiqué rendu public dimanche, l’organisation des avocats de Batna s’est dite en désaccord avec toutes les décisions contenues dans le dernier communiqué sanctionnant le Conseil de l’UNOA réuni le 12 octobre dernier à la Cour Suprême à Alger.
Le barreau de Batna a relevé que, des décisions prises lors de cette réunion du conseil de l’UNOA reflètent -intentionnellement ou pas- des orientations politiques qui ne constituent pas un consensus.
Tout exprimant des réserves sur certaines décisions du Conseil de l’UNOA, le Barreau de Batna a annoncé son refus de participer à la marche nationale prévue dans la déclaration du 24 octobre 2019.
Il a appelé à « un engagement en faveur de l’indépendance de la défense et sa protection », « garder la profession loin des orientations tiraillements politiques » et « l’attachement à l’indépendance du pouvoir judiciaire et la liberté de la défense dans le respect des lois de la République ».
L’UNOA pour la libération immédiate des détenus d’opinion
Pour rappel, dans son document sanctionnant les travaux de son conseil regroupant les bâtonniers du pays, l’UNOA a réaffirmé son « soutien » au mouvement populaire.
Le conseil de l’UNOA a « unanimement » dénoncé « toute forme de dépassement et d’entrave à l’encontre de la liberté d’expression, de la liberté de manifester et de la liberté de circulation ».
Il a ainsi condamné les arrestations de manifestants pacifiques. « Ces arrestations constituent une violation des droits et des libertés consacrés par la Constitution et les conventions ratifiées par l’Algérie », a précisé le conseil, exigeant la libération « immédiate et sans condition » de tous les détenus d’opinion.
L’Union a également condamné « toutes les formes de violence et de dépassement » exercées lors de la marche des étudiants.
Elle a dénoncé les entraves rencontrées par les avocats lors de l’exercice de leur mission dans la défense de ces détenus, appelant les magistrats, en tant que « pouvoir indépendant », à « n’obéir qu’à la loi et à leur conscience dans leur traitement des affaires qui leur sont soumises ».
L’UNOA a décidé de constituer une commission pour «encadrer» les collectifs de défense des détenus d’opinion, composée des bâtonniers Abdelmadjid Sellini, Salah Brahimi, Salem Khatri, Abdelaziz Medjdouba, Ahmed Benantar.