Les prix du pétrole ont terminé en baisse vendredi, rattrapés en fin de semaine par les inquiétudes sur la vigueur de la croissance mondiale après des chiffres décevants sur l’économie chinoise.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a fini à 59,42 dollars à Londres, perdant 0,8%, ou 49 cents, par rapport à la clôture de jeudi. A New York, le baril américain de WTI pour novembre est descendu de 0,3%, ou 15 cents, pour finir à 53,78 dollars. « Les prix du pétrole ont évolué dans une fourchette assez étroite cette semaine, le marché continuant de s’ajuster entre les données macroéconomiques et fondamentales », a souligné Martijn Rats de Morgan Stanley dans une note.
Vendredi notamment, « la Chine a annoncé une croissance de son Produit intérieur brut au troisième trimestre de seulement 6% sur un an, le rythme le plus faible en 27 ans et demi », a-t-il relevé.
Le ralentissement de la croissance de la deuxième puissance économique mondiale fait craindre aux acteurs du marché de l’énergie un ralentissement de la demande en énergie. Toutefois, a souligné M. Rats, le chiffre sur la croissance chinoise « a été en partie compensé sur le fait que les raffineries chinoises ont en moyenne transformé 13,75 millions de barils par jour en septembre, un record ».
Les analystes continuaient aussi vendredi à digérer les chiffres du rapport hebdomadaire sur les réserves de produits pétroliers aux Etats-Unis, entre un bond des stocks de brut de près de 10 millions de barils et un recul marqué des stocks de produits transformés. La forte baisse de la cadence des raffineries, en pleine saison de maintenance, est à l’origine de ces évolutions contrastées.
Par ailleurs, le géant pétrolier saoudien Aramco va repousser le lancement officiel de son entrée en Bourse, prévu le 20 octobre, a indiqué à l’AFP jeudi une source proche du dossier sous couvert d’anonymat.
Cette décision est susceptible de reporter à décembre ou janvier, au lieu de novembre, la première cotation des actions Aramco sur une plateforme boursière, a indiqué cette source. « Des conditions de marché défavorables avec des prix amorphes sont probablement la raison de ce report », a expliqué Bjarne Schieldrop, analyste pour SEB. Plusieurs analystes ont en effet interprété cette décision comme une volonté de la part de Ryad de faire remonter les prix du brut pour apporter à Aramco une valeur plus importante au moment de son arrivée sur les marchés financiers.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dont le chef de file est l’Arabie saoudite, et ses alliés, dont la Russie, se retrouveront début décembre à Vienne pour discuter du futur de leur accord de limitation des extractions. Néanmoins, « les inquiétudes autour d’un ralentissement de la croissance de la demande de pétrole et les doutes concernant la capacité de l’Opep à rééquilibrer le marché » subsistent et vont probablement affecter les prix à court terme, ont résumé Daniel Hynes and Soni Kumari, analystes pour ANZ.
Afp