Depuis l’annonce faite par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tayeb Bouzid, sur le remplacement du français par l’anglais dans les universités algériennes, le renforcement de la langue de Shakespeare soulève toujours des questions quant à la démarche à entreprendre.
À ce propos, M. Tayeb Bouzid a en effet affirmé hier, en marge de la cérémonie d’ouverture de l’année universitaire, à Oran, que son département veut attirer les étudiants étrangers. « On n’attire pas les étudiants étrangers avec la langue arabe ou la langue française », a-t-il indiqué.
Le ministre a précisé que son département ne s’est pas précipité dans ce sujet. « Il y a une étude qui a révélé que les étudiants veulent étudier en anglais», a-t-il affirmé, selon plusieurs médias.
Il a ajouté qu’« on a dit qu’on va renforcer l’anglais graduellement en commençant par le doctorat. C’est une langue mondiale qui contribuera à attirer les bourses des étudiants étrangers vers les universités algériennes et cette langue est importante dans les critères du classement mondial des universités ».
Un remplacement progressif
Le ministre a affirmé que le nombre actuel des étudiants étrangers dans les universités algériennes est en-deçà des attentes, l’utilisation de l’anglais permettra d’attirer les étudiants d’autres pays, donc, plus de devises pour ces universités.
Pour convaincre la communauté universitaire de la nécessité de renforcer l’utilisation de l’anglais dans le cursus universitaire, le ministre avait déclaré en juillet dernier, en s’adressant à des étudiants de l’université de Constantine 1, que « le français ne vous mène nulle part ! ».
Le ministre avait indiqué que l’anglais ne sera utilisé que pour la recherche scientifique et ne remplacera pas définitivement le français. Cela se sera d’une manière progressive. Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Tidjani Hassan Haddam, avait emboîté le pas, en plaidant pour le remplacement du français par l’anglais.
Par ailleurs, cette décision a fait réagir l’ambassade de France en Algérie, M. Xavier Driencourt, qui a appelé, en juillet dernier, « à développer cet héritage qui nous a été légué ».
وزير التعليم العالي: قررنا تعزيز الانكليزية من أجل استقطاب الطلبة الأجانب والعملة الصعبة pic.twitter.com/5UYKLP9lD6
— EL BILAD – البلاد (@El_Bilade) October 14, 2019