Les prix du pétrole ont terminé en nette baisse lundi, fragilisés par les doutes sur les négociations commerciales entre la Chine et les Etats-Unis.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a reculé de 1,16 dollar, ou 1,9%, pour finir à 59,35 dollars.
A New York, le baril américain de WTI pour novembre, la référence aux Etats-Unis, a cédé 1,11 dollar, ou 2,0%, pour clôturer à 53,59 dollars.
Vendredi dernier, les prix du pétrole avaient terminé en nette hausse après l’attaque d’un tanker iranien au large des côtes saoudiennes, un incident de nature à aviver le conflit entre ces deux importants producteurs de brut.
Le Brent et le WTI s’étaient appréciés de 2,4% et de 2,1% sur la séance, et affichaient sur l’ensemble de la semaine une hausse de 3,67% et de 3,58%. Ils avaient aussi été soutenus par l’espoir d’un accord commercial entre les Etats-Unis et la Chine, confirmé après la clôture par Donald Trump. Mais lundi, « le marché se rend compte que de nombreux détails restent à résoudre, que l’accord laisse de côté de nombreuses problématiques essentielles, et que la Chine n’a même pas l’air tout à fait en accord avec le président américain sur son contenu », a souligné Andy Lipow de Lipow Oil Associates.
L’accord partiel porte notamment sur les exportations de produits agricoles américains et sur une plus grande ouverture du marché chinois aux sociétés américaines spécialisées dans les services financiers et la technologie. En échange, les Etats-Unis ont renoncé à l’augmentation de 25 à 30% des tarifs douaniers punitifs sur 250 milliards de dollars d’importations chinoises, qui devait entrer en vigueur mardi. Mais les acteurs du marché « s’attendaient à un accord plus large » permettant de raviver la croissance mondiale et donc la consommation d’énergie, a souligné M. Lipow.
Ils sont d’autant plus déçus que les divers organismes spécialisés dans l’énergie « ne cessent de réviser à la baisse leurs prévisions sur la croissance de la demande de brut, au moment même où la production est à un niveau record aux Etats-Unis », a-t-il ajouté.
Le marché regardait également lundi du côté de Ryad, où la Russie et l’Arabie saoudite ont signé la charte de coopération « Opep+ », appellation rassemblant les 14 pays du cartel et dix pays non membres, officialisant ainsi un accord déjà approuvé cet été.
L’Arabie saoudite, chef de file de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), et la Russie, qui n’est pas membre du groupe, coopèrent étroitement ces dernières années pour limiter l’offre de l’or noir et tenter d’en faire remonter le prix. La dernière prolongation des réductions de la production, décidée par « Opep+ », expire fin mars 2020.
Afp