Expliquant la situation de la fiscalité pétrolière en Algérie, Boubekeur Sellami, président de l’association nationale des conseiller fiscaux, a indiqué que notre système fiscal est l’un des plus compliqué au monde, avec des pressions fiscales et une absence de justice devant l’impôt.
M. Sellami, qui était l’invité de la radio nationale ce lundi, est revenu sur les points faibles que connait le système fiscal algérien, qui est loin de répondre à la réalité économique.
Pour le président de l’association nationale des conseiller fiscaux, c’est la structure de ce système qui encourage les gens à aller vers l’informel. « L’absence de la justice fiscale, les gens ne sont pas égaux devant l’impôt » a-t-il souligné, ajoutant que c’est la cause principale qui pousse les gens à la migration vers l’informel. Par conséquence, 50% de l’économie se retrouve dans l’informel.
Selon l’invité de la radio, le système fiscal algérien est caractérisé par une « pression fiscale importante, mais qui ne touche qu’une partie de l’assiette fiscale ». cependant, ce système est aussi compliqué qu’il n’est pas du tout attractifs, dans ce sens il cite, le cas des impôts sur le revenu IRG et la TVA, qui sont supportés par les ménages, et qui à eux seuls, représentent 60% de la fiscalité ordinaire.
Pour reformer ce système, il faut commencer par une légitimité des autorités a-t-il expliqué, car c’est à travers cela que « l’Etat peut imposer aux contribuables de payer leurs impôts, chose qui n’est pas faite maintenant, avec un taux de recouvrement qui avoisine les 10% voire moins » a estimé encore le même expert.
Une perte de confiance due à l’absence des autorités
Dans les conditions actuelles, M Sallemi a souligné que « l’informel est devenu très important et puissant, face à l’absence des autorités », selon lui « l’Etat a opté pour la paix sociale, et évite d’affronter ce système qui nuit beaucoup à l’économie ».
Toutefois, avec le temps il y’a eu « une absence de confiance entre les autorités fiscales et les agents économiques », ajoutant que « le manque des moyens de l’administration fiscale afin qu’elle puisse exercer ses fonctions» a-t-il encore noté.
Les conséquences de ce système ont commencé à voir le jour, à partir de 2014, année où «nous avons découvert l’impact du secteur des hydrocarbures sur notre système fiscal, et qui a vu ses recettes liées au pétrole chutées de 71% ». Mais depuis, « rien n’a été fait, pas d’une stratégie fiscale, et ce qui est fait ça ne répond pas à une crise qui a duré 5 ans » a regretté encore M Sellami.
Par ailleurs, il a espéré à ce que « la loi de finance vient pour basculer la fiscalité du pays basée sur les hydrocarbures, à une fiscalité basée sur les ressources ordinaires, qui représentent jusqu’à présent 60% des ressources de l’Etat» et pour cela, «il faut carrément adapter la fiscalité à la réalité économique de pays » a-t-il suggéré.