Afin d’éviter les tensions sociales, le professeur Abderrahmamne Mebtoul propose d’ajourner la révision de la loi sur les hydrocarbures tout en réitérant sa position à la modification de la loi de 2013 qui est selon lui nécessaire car n’ayant attiré que peu d’investisseurs potentiels devant l’adapter aux nouvelles mutations énergétiques mondiales.
« Pour éviter des tensions sociales inutiles en cette période difficile, avec de fortes pressions sur nos forces de sécurité et l’utilisation à des fins de propagande à des fins idéologiques de cette loi , à la veille de l’élection présidentielle, où en plus l’actuel gouvernement déjà largement décrié par l’immense majorité de la population des 48 wilayas, n’ayant pas su communiquer sur un projet qui relève de la sécurité nationale, ainsi que sur le dossier épineux des caisses de retraite, il serait souhaitable d’ajourner cette loi, (ou tout autre dossier qui engage l’avenir du pays), qui doit être contenue dans le programme du futur président et de son gouvernement seul habilité du fait de sa légitimité d’engager les véritables réformes », estime-t-il.
Selon le professeur, l’actuel gouvernement « transitoire » devra, se limiter selon la Constitution, aux affaires courantes, n’étant nullement habilité à engager l’avenir de la Nation, en évitant des déclarations intempestives qui amplifient les tensions sociales. Dans ce cadre, pour éviter les interférences et la cacophonie, il appartient, précise-t-il, à l’autorité indépendante de se prononcer sur les élections afin qu’elles soient transparente et non au porte parole du gouvernement, non concerné par le suivi des élections.
« L’objectif essentiel en cette période difficile, est de résoudre la crise politique avant la fin de l’année 2019 sans laquelle, selon nos informations au niveau international, aucun investisseur sérieux ne viendra, se limitant aux actes de commerce, sans risques. Alors pourquoi cette précipitation, sans transparence, d’une loi qui engage la sécurité nationale? », S’interroge MMebtoul.
Pour lui, sans la résolution de la crise politique, le risque pour l’Algérie, que nul patriote ne souhaite, est d’aller vers une dérive économique et sociale avec la cessation de paiement fin 2021, début 2022. Seule urgence, pour lui, l’adoption de la loi des finances 2020, malgré ses nombreuses incohérences, pour éviter de bloquer les institutions. Même dans ce cas, il est à prévoir, par le nouveau gouvernement, une loi de finances complémentaire vers juin/juillet 2020, qui sera largement tributaire de l’évolution du cours des hydrocarbures qui représentent directement et indirectement 98% des recettes en devises du pays.