Les résultats restent incertains. Le parti du finaliste à la présidentielle Nabil Karoui, incarcéré depuis août, et son principal rival le parti d’inspiration islamiste Ennahdha ont tous deux assuré avoir remporté le plus grand nombre de sièges lors des législatives de ce dimanche en Tunisie.
Deux sondages publiés après la fermeture des bureaux de vote par des instituts tunisiens ont donné Ennahdha en tête, avec 40 sièges sur 217. Ils donnent Qalb Tounes en deuxième position, avec 35 sièges selon le sondage Emrhod, et 33 pour le sondage Sigma.
Le mouvement Karama de l’avocat islamiste populiste Seifeddine Makhlouf est lui crédité de 17 à 18 sièges et quasiment toutes les autres listes sont en deçà.
Si ces sondages se confirmaient, le Parlement serait extrêmement morcelé, entre des partis peu enclins à négocier après une campagne à couteaux tirés. Quelque soit le gagnant, il lui sera difficile de rassembler une majorité, contrairement à 2014, lorsque le Parlement s’était retrouvé partagé entre un parti présenté comme séculariste, Nidda Tounes, et Ennahdha, qui détenaient à eux deux une large majorité et s’étaient rapidement alliés.
Le parti de Nabil Karoui, Qalb Tounes, a assuré être arrivé en tête du scrutin sans donner de chiffres. « Selon les résultats préliminaires recensés dans les bureaux de vote, Qalb Tounes est arrivé le premier », a déclaré le porte-parole du parti, Hatem Mliki, lors d’un point presse retransmis en direct avant la diffusion des sondages. Des explosions de joie ont marqué cette annonce dans le QG du parti.
Son principal rival, Ennahdha, donné au coude à coude avec Qalb Tounes dans les sondages officieux dimanche, a également assuré avoir engrangé le plus grand nombre de voix. « Ennahdha annonce, selon des résultats préliminaires, avoir remporté les élections », a déclaré le porte-parole du parti Imed Khemiri, lors d’un point presse au siège d’Ennahdha.
En raison du décès du président Béji Caïd Essebsi en juillet, ce scrutin législatif a eu lieu entre les deux tours d’une présidentielle anticipée qui a porté deux candidats de rupture au second tour.
Sept millions de Tunisiens étaient appelés dimanche à élire leurs 217 députés. La participation n’a atteint que 41,3%, selon l’Isie, bien en deçà des 68% de 2014.
Afp