Alors que le Premier ministre, Nouredine Bedoui, avait affirmé avoir mis fin définitivement au financement non conventionnel, le ministre des finances Mohamed Loukal, assure que la planche à billet est valable jusqu’au 2022.
Dans un entretien accordé ce mardi à l’Agence de presse APS, le ministre des finances, a affirmé que cet instrument financier demeurait « valable jusqu’en 2022 » et qu’il « reste un outil important mais non exclusif de financement de déficit du trésor, jusqu’au terme de sa validité ».
En effet, la même source, a affirmé que sur les 6.556,2 milliards (mds) de DA mobilisés jusqu’en janvier 2019 par le Trésor public auprès de la Banque d’Algérie, dans le cadre du financement non conventionnel, « un reliquat de 610,7 mds de DA reste à consommer d’ici à la fin de l’année ».
Le premier argentier du pays a assuré que « le compte du Trésor auprès de la Banque d’Algérie affiche un solde positif de 610,7 mds de DA, devant permettre de continuer d’assurer les différentes dépenses, au titre de l‘exercice 2019 ».
Détaillant les mobilisations des ressources non conventionnelles injectées dans l’économie depuis le recours à ce mode de financement à partir de 2017, le ministre a précisé que la couverture des besoins de financement du déficit du trésor en a consommé 2.470 Mds de DA, dont 1000 Mds de DA mobilisés en janvier 2019.
Le financement de la dette publique interne a, quant à lui, consommé 2.313 mds de DA de ces ressources. Ce financement se décline sur le traitement des obligations financières de l’Etat vis-à-vis de Sonatrach, d’un montant de 904 mds de DA et le traitement de la dette de Sonelgaz détenue par les banques publiques, d’un montant de 545 mds de DA.
Non-reconduction dans le PLF 2020 ?
Cependant, le Projet de la loi des finances pour 2020 n’a pas reconduit ce mode de financement en préférant couvrir le déficit budgétaire à travers le recours aux « ressources internes ordinaires ».
En effet, selon les prévisions du PLF 2020, le déficit budgétaire prévisionnel s’élève à 1.533,4 milliards (mds) de DA, alors que le déficit du Trésor s’établit à 2.435,6 mds de DA (-11,4% du PIB).
Cela nécessitera la mobilisation par le Trésor, pour la prise en charge de ces déficits, d’une couverture financière de 2.010,6 mds de DA qui seront mobilisés, au titre de l’exercice 2020, par des ressources « internes » et « ordinaires », insiste le ministre sans pour autant fournir plus de détails sur la nature des ressources qui seront mobilisées à cet effet.
Mais beaucoup laisse à croire que le gouvernement fera appel au reste des liquidités issues du financement non conventionnel pour remédier à ce déficit.