Sans grande surprise, le compte à rebours est lancé. La convocation officielle du corps électoral, et la fixation de la date de l’élection présidentielle au 12 décembre prochain, sont désormais les nouvelles cartes abattues par le pouvoir.
L’équation politique se complique, du fait que, pour les médiateurs la majorité des algériens réclame la présidentielle, alors que la contestation populaire la rejette en bloc et refuse de composer avec les architectes du 5e mandat.
De son cote, l’opposition tient mordicus à une période transition et une constituante, au moment ou les personnalités nationales invitent le peuple à s’armer de patience, et attendre de voir la composition et le travail de l’autorité indépendante des élections, et le poids politique et social des candidats.
Depuis la fin des consultations de l’instance de dialogue et de médiation, et l’annonce de validation des deux lois organiques, pour la création de l’autorité indépendante pour l’organisation des élections, et la révision de la loi électorale, les voies de sortis de crise ne sont plus multiples. Au train ou vont les choses, et après l’adoption par l’APN, des deux lois organiques, la présidentielle ne faisant pas l’unanimité auprès des acteurs de la scène politique, elle rallie néanmoins une grande majorité, à un choix inévitable pour la préservation de l’unité du pays.
Il faut dire que ces nouveaux rebondissements sont précédés par de fortes rumeurs sur la démission de Bedoui, et que celle-ci interviendrait pour faciliter la tenue de l’élection présidentielle.
Un préalable qui depuis le début de la protestions populaire est avancé, dans une formule presque toute trouvée, celle du départ du gouvernement. Depuis beaucoup d’eau aura coulé sous les ponts du Hirak, et l’effet de cette annonce, n’aura pas, selon les observateurs, la même teneur, et le même impact, fut il symbolique ou psychologique sur les foules, du fait que son aspect tardif, donne inévitablement l’impression d’un sacrifice démocratique maquillé, mais toutefois nécessaire.
Mais pour certains observateurs, ces rumeurs ne sont que le fruit d’une interprétation isolée du bilan qu’a dressé le premier ministre la semaine dernière, et qu’aux yeux de certains représentait un préavis de démission.
Il n’en demeure pas moins, que le départ du gouvernement, est une requête qui a reçu un écho favorable de la part du chef de l‘Etat par intérim, lors de la présentation du rapport final de l’instance de médiation et de dialogue. Tandis que la libération des détenus d’opinion fait encore débat, et se heurte au principe de l’indépendance de la justice, à laquelle l’Etat ne peut rien imposer, selon les membres du panel.
Sur fond de crise, et massivement rejette par le Hirak, l’option de la présidentielle, continue de faire son chemin vers une concrétisation sous la promesse d’un nouvel ordre social, ou le peuple ne serait plus la proie de l’administration, qui à l’occasion de ce rendez vous électoral, à été mise à l’écart de toute gestion, comme un gage de bonne foi et de transparence de la part du pouvoir. Une mesure qui pourrait, si les autres conditions et préalables sont respectés et à travers l’émergence de candidats crédibles, permettre au peuple d’exprimer clairement sa volonté et choisir en toute liberté son destin.