Le quotidien français le monde a consacré une longue tribune pour commenter et analyser l’opinion russe par rapport à ce qui se passe maintenant en Algérie. L’auteur de l’article, intitulé, « Le pari de Poutine sur les généraux algériens », parle d’une volonté de la Russie de se positionner sur la rive sud de la méditerranée, et cela en apportant soutient au chef d’Etat major de l’ANP, Ahemd Gaid Salah.
«La Russie a bel et bien choisi son camp dans la crise algérienne, misant sur l’étranglement, par les généraux au pouvoir, du vaste mouvement de contestation populaire lancé en février dernier », et cela en faisant référence aux déclarations de l’ambassadeur russe à Alger. Des déclarations qui ont été démenti par le concerné.
Selon Le Monde, « le Kremlin s’engage de plus en plus ouvertement en faveur de « l’homme fort » du pays, le chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah, formé à l’époque soviétique à l’école d’artillerie de Vystrel, dans la banlieue de Moscou ».
L’objectif dans cette démarche, poursuit, l’auteur rentre dans « un investissement de longue durée de la Russie, devenue, et de loin, le premier fournisseur d’armements de l’Algérie. Il correspond également à une stratégie d’implantation sur la rive sud de la Méditerranée, marquée dans la Libye voisine par le soutien de Moscou au seigneur de la guerre Khalifa Haftar ».
Selon l’analyse menée dans cet article, la Russie s’appuie sur une vielle relation stratégique entre les deux pays, notamment dans le domaine militaire ou « l’Algérie est désormais le premier client de l’industrie d’armement russe dans le monde arabe, tandis que la Russie fournit, durant les mandats successifs de Bouteflika, plus de la moitié des commandes de l’armée algérienne».
La Russie « s’appuie ainsi que des généraux formés dans les académies soviétiques, au premier rang desquels Gaïd Salah, chef d’état-major depuis 2004, ainsi que son camarade de promotion, le général Benali Ben Ali, commandant de la garde présidentielle depuis 2015 » explique encore le même média.
Par conséquent, il estime que « la Russie se retrouve dès lors en Algérie dans la position enviable d’un accès privilégié aux « décideurs », ainsi que sont désignés les généraux détenteurs de la réalité du pouvoir». D’ailleurs, même « les médias russes n’accordent que très peu d’intérêt aux manifestations de masse qui se déroulent en Algérie, alors qu’ils reprennent volontiers les appels du chef d’état-major Gaïd Salah à la normalisation du pays, ainsi que ses dénonciations de la « main étrangère » qui entretiendrait la contestation » explique encore Le Monde.
De ce fait il a considéré que, « aux yeux du Kremlin, le peuple algérien n’a absolument aucun droit à perturber ces grandes manœuvres de la Russie en Afrique du Nord ».