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Mouloud Hamrouche: « le changement du système est la solution et non le problème »

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L’ancien chef du gouvernement, Mouloud Hamrouche, est revenu dans une longue contribution publiée ce mercredi au quotidien, « EL Watan« ,  sur la situation politique, dans laquelle il encense le mouvement populaire et averti contre les pratiques de l’ancien système.

Selon lui, le mouvement du 22 Février n’est pas une crise, mais une sortie de crise, le mouvement du 22 Février est venu mettre un terme à l’expansion des difficultés, des impasses et des menaces engendrées, accumulées et non résolues par le système. Par cette mobilisation inattendue, les Algériens ont refusé que leur pays chute ou cède au chaos ».

Selon lui, ce mouvement populaire « n’a pas créé de nouvelles difficultés, ni de nouvelle déstabilisation, ni de nouveau dysfonctionnement, y compris sur le plan économique et social. Il n’a créé ni perturbation ni violence supplémentaire au pouvoir ou à l’armée »,  au contraire ce Hirak a « révélé tant de désordres et de malversations dont la presse et les médias abreuvent l’opinion impliquant des plus hauts responsables et fonctionnaires de différentes institutions, Premiers ministre, généraux-majors, ministres et autres hauts cadres et agents de l’Etat, banquiers et entrepreneurs » affirme encore l’ancien chef du gouvernement.

Hamrouche regrette le fait que certains « hommes et des gardiens du système pataugent dans leurs propres incohérences, turpitudes et crises. Ils tentent d’imputer toutes leurs dérives et les coûts de leurs défaillances au hirak. C’est pourquoi, plus de six mois après, le peuple et l’armée sont toujours seuls. « C’est dramatique, mais nullement une surprise » a-t-il souligné.

Mouloud Hamrouche, a signalé que le mouvement populaire n’a jamais visé les turbulences, la preuve il tient comme slogan «Silmiya» et «Djeïch chaâb khawa khawa» qui sont des « mots d’ordre francs et puissants ». Le choix de «Silmiya» est « une opposition aux turbulences et difficultés qu’éprouvait notre système de pouvoir et de sécurité des années durant».

« Depuis le 22 février, le peuple demande pacifiquement de mettre un terme à ces séries d’agissements, d’indisciplines constitutionnelles, de dérives, de blocages et de dysfonctionnements institutionnel et légal ». « Le changement du système est la solution et non le problème » a estimé le chef du gouvernement  lors des années 1990.

Commentant les solutions proposées actuellement, Hamrouche a indiqué que « le pays a cruellement besoin non pas d’un simple consentement ou un changement d’hommes, mais d’un vrai modèle institutionnel politique et étatique », car « Le nombre de lacunes à combler, de blocages à déverrouiller et d’impasses à briser ainsi que la mise en place d’un ordre politique composé de partis de gouvernement, capables de faire émerger des élites, des compétences, des adhésions et des soutiens redonnent une forte exigence à cette question ».

L’armée ne veut et ne peut plus servir de régulateur pour un tel pouvoir  

Toutefois, il regrette que certains « élites timorées et incrustées dans des réseaux d’allégeance et de coercition/corruption continuent, malgré ce désastre, à vouloir garder le droit d’autogérer le pouvoir, de préserver leurs statuts et positions tout en maintenant leur divorce avec le peuple et leur désincarnation sociale et identitaire ». Selon lui, « ces réseaux veulent continuer à fixer la posture de l’armée et sa feuille de route ». « Ces tenants, leurs médias et leurs relais sont toujours en action de régénérescence ou de renforcement. Ils refusent tout bonnement un fonctionnement institutionnel de l’Etat et des pouvoirs » a-t-il mentionné dans son texte. Ces agissement reviennent au fait qu’ils « redoutent qu’un simple contrôle de légalité fasse fondre leurs armes : le mensonge, le chantage ou la menace. Ce sont des armes par lesquelles l’Algérie a été stoppée dans son élan et soumise à une régression générale terrible ».

 En effet, il a considéré que, sont ces raisons qui « font que l’armée ne veut plus, ne peut plus servir de base sociale et politique ni de régulateur ou protecteur de tel pouvoir et de tel gouvernement ». Par ailleurs, il a averti qu’une « persistance dans cette pratique serait une menace mortelle pour l’Algérie, son Etat et son armée ».

Toutefois, il s’étonne de la position du  commandement de l’ANP qui avait « bien apprécié et avait affiché une position en harmonie avec celle du hirak en exigeant l’activation de l’article 102 en liaison avec les articles 7 et 8, or que aujourd’hui il « demande l’organisation au plus vite des élections, ce qui  « apparaît comme une logique froide de raison » a-t-il remarqué.

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