La charte pour une Algérie libre et démocratique a été initiée par des acteurs politiques, des militants et des intellectuels.
« I. PRÉAMBULE
La révolution démocratique est en marche. En ces heures où le destin de l’Algérie se joue entre les forces du progrès et les nostalgiques des années de plomb agrégés au sein de l’ancien système, les patriotes sont appelés à leurs responsabilités. Leur union autour d’une vision politique et stratégique fidèle aux sacrifices d’hier et aux appels d’aujourd’hui est plus que jamais requise pour assurer le succès de cette révolution et mettre en échec les dévoiements visant à régénérer le système. L’heure est décisive, elle ne permet ni hésitation, ni laxisme, ni débats fantaisistes. Elle exige de nous que nous nous portions à l’avant des luttes avec perspicacité, efficacité et détermination. Il y va du destin de notre pays et de notre avenir, c’est pourquoi nul n’a le droit de faire de ce grand moment de ferveur patriotique un sujet de marchandage. L’intérêt suprême du pays et de l’idéal démocratique qui lui est corollaire ne doivent souffrir aucune ambiguïté. Dans cette perspective et pour la clarté de nos objectifs, nous proposons en préalable une adhésion totale et convaincue aux principes qui constituent les fondements d’un État de droit moderne pour une Algérie démocratique tournée vers le progrès. Conscients de l’importance vitale et évidente que revêtent ces principes pour une démocratie effective, nous ne doutons pas d’obtenir l’assentiment de tous les patriotes algériens. L’Algérie est devant un défi historique majeur : doter le pays de l’État-nation qui lui assurera stabilité, liberté, justice et développement. Forte d’une mobilisation exceptionnelle et animée par un esprit citoyen salué par tous, la révolution du 22 février invite à parachever en fait la guerre de libération nationale par les prolongements politique et institutionnel empêchés par les affrontements fratricides de 1962 et les régimes qui en sont issus. Faute d’avoir fait place au citoyen au lendemain de la guerre, le militant a cédé devant le militaire. Il aura fallu cinquante-sept ans de despotisme avant que le soulèvement du 22 février, porté par les jeunes et les femmes, vienne surprendre le monde et bouleverser le paysage politique en Algérie. La jeunesse, assujettie à une éducation sectaire, socialement précarisée, donnée pour désabusée et démobilisée et la femme algérienne présumée acquise et soumise à la régression constituent aujourd’hui le fer de lance de ce combat citoyen, déterminé et pacifique pour un changement radical impliquant le départ du système autoritaire qui sévit depuis l’indépendance. L’Algérien puise ses forces dans la dignité retrouvée et la confiance renouvelée – en soi et dans l’avenir. Assumée et affirmée par le peuple libéré, l’exigence de rupture est une priorité nationale. Les esquives et autres manœuvres destinées à en voiler la nature ou en différer l’urgence sont l’une des menaces qu’il nous faut démasquer et combattre. L’Algérie ne peut se permettre une autre déception, un échec de plus. S’il ne s’agit pas de se complaire dans le jugement facile, il est de notre devoir de procéder méthodiquement, sans surenchère mais sans complaisance à l’évaluation de notre passé récent. Les non-dits, les censures, les maquillages et les propagandes sont les causes profondes du malheur algérien. »
Suivre les liens ci-dessous pour lire l’intégralité de l’avant-projet de la charte et voir les premiers signataires :
Avant-projet de charte citoyenne : Pour une Algérie libre et démocratique
Avant-projet de charte citoyenne : Premiers signataires de la charte Algérie libre et démocratique
Source journal Liberté