« Il n’y a pas d’équipe au niveau du gouvernement qui a pour mission de relancer l’économie », a indiqué, ce mercredi, l’économiste Smail Lalmas, dans un entretien accordé au site TSA.
Constat qui, selon lui, « va pousser à aller davantage vers l’importation et continuer ainsi à mettre la pression sur les réserves en devises ».
Interrogé sur le déficit commercial de l’Algérie, M. Lalmas a expliqué qu’ « on continue encore à croire que régler le problème du déficit dépendrait seulement de la régulation des importations et leur réduction. Or, équilibrer la balance reviendrait aussi à booster la production et le volet économique, c’est-à-dire créer de la richesse et susciter l’investissement ».
Il a souligné que « les ménages aussi dépendent beaucoup des importations. D’un autre côté, l’appareil de production est complètement à l’arrêt depuis déjà l’année 2018 ».
« J’ai souvent dit que depuis 2018 nous sommes en pleine crise économique », a-t-il précisé, ajoutant que « nous avons des difficultés à commercialiser nos produits parce qu’il y a un recul en matière de pouvoir d’achat et de consommation, en sus d’un climat d’instabilité qui s’est installé depuis pas mal de temps et du coup l’appareil de production est à l’arrêt ».
Abordant la question de la diversification de l’économie, M. Lalmas a indiqué que « la diversification est plus qu’une nécessité car c’est celle-ci qui va nous permettre de nous éloigner de cette dépendance de la rente pétrolière ».
Diversification de l’économie nationale
Selon l’expert, la diversification de l’économie algérienne « permettra aussi de diversifier nos sources de recettes. Actuellement, nous sommes dépendants exclusivement des recettes pétrolières, et tout le monde s’accorde à dire que nous traversons une période de crise même sur le volet des hydrocarbures avec une chute des prix sur fond d’incertitude sur l’avenir de ces ressources ».
Il estime qu’« il ne faut surtout pas procéder d’une façon anarchique mais cibler des secteurs porteurs et qui présentent des avantages concurrentiels ».
Questionné sur les secteurs d’activité porteur, M. Lalmas a indiqué que « c’est sur la base d’un diagnostic sectoriel lequel nous donne les points faibles et les points forts de chaque secteur qu’on va pouvoir se faire une vision et par conséquent fonder notre décision d’aller ou pas sur tel ou tel secteur ».
« Il faut donc passer par un diagnostic sectoriel pour déterminer quels sont les potentialités que présente chaque secteur », a-t-il préconisé, en précisant que « c’est sur la base des informations collectées de ce diagnostic qu’on peut prendre la décision de choisir les secteurs sur lesquels on pourrait bâtir notre stratégie d’aller vers la diversification. C’est un travail qui aurait dû être fait depuis pas mal d’années ».