Le roi du Maroc Mohammed VI fête ses vingt ans de règne ce mardi 30 juillet. Il a demandé des célébrations sans ostentation, car le royaume est gagné par une ambiance crépusculaire. Pour celui qui incarnait l’espoir après les terribles années de plomb sous le régime de son père Hassan II, il s’agit de faire profil bas.
Le 30 juillet 1999, Mohammed VI (surnommé M6) montait sur le trône du Maroc pour succéder à son père Hassan II, mort une semaine plus tôt après trente-huit ans d’un interminable règne de fer. Il devenait à 36 ans le vingt-troisième monarque de la dynastie alaouite. Il avait suscité d’énormes espoirs. Le bilan de son règne n’est pour l’instant très mitigé. Mais pour de nombreux Marocains, on est encore loin du compte.
En effet le pays n’arrivait en 2018 qu’au 123e rang sur 189 au classement du développement humain établi par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Les critères pour établir ce palmarès prennent en compte notamment l’espérance de vie, le niveau d’éducation et le revenu par habitant.
Le système du Makhzen capte toujours une large partie des richesses du royaume. La holding royale SNI contrôle une grande partie de l’économie. Ses filiales sont présentes dans tous les secteurs : banques, industrie, téléphonie, distribution etc. La fortune du roi est colossale. Les WikiLeaks ont révélé qu’il possédait des comptes bancaires privés en Suisse et dans des paradis fiscaux.
Malgré les avancées économiques et l’afflux d’investissements étrangers, les observateurs de l’évolution du Maroc constatent que l’affairisme, corruption et clientélisme gangrènent la société marocaine sur lesquels prospère un islamisme rampant, d’ailleurs les islamistes du Parti de la Justice et du développement dirigent le gouvernement depuis 2011.