Après avoir animé plusieurs conférences-débats au Canada sur la situation qui prévaut en Algérie, le fondateur du parti Rassemblement pour la Culture et la démocratie (RCD), Saïd Sadi, est revenu sur le processus de dialogue national prôné par le chef d’Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, qui a annoncé la semaine dernière le panel constitué de personnalités issues de la société civile pour mener le dialogue.
« Je me trouvais au Canada quand j’ai appris cette hallucinante information. Pour libérer des Algériens injustement arrêtés, le pouvoir, désormais aussi illégal qu’illégitime, exige que la rue accepte sa feuille de route, c’est à dire de renoncer à la transition, autant dire la trahison du peuple. Cela s’appelle une prise d’otages », a-t-il indiqué dans une contribution publiée hier sur sa page Facebook. Il a ajouté que « ce dictat, nous dit-on, est imposé pour le bien de l’Algérie ».
Saïd Sadi estime que rien ne fera bouger les dirigeants du pays « hormis la volonté populaire ». « Ce qui pose problème, ce sont ces personnes, ex-FLN ou assimilés, revenants ou réactivés, qui ne désespèrent pas de relancer le régime par l’organisation d’une présidentielle qui, dans les dispositions constitutionnelles actuelles, installera un dictateur au sommet de l’Etat », a-t-il indiqué, avant de se demander « combien de Lamamra faudra-t-il encore consommer pour faire comprendre aux nostalgiques d’un système anachronique que la rupture est inévitable ? ».
L’ancien président du RCD a critiqué le panel du dialogue conduit par l’ancien président de l’Assemblée nationale, Karim Younès, indiquant que « la dernière manipulation a été confiée à six supplétifs. Invariable, la réponse du peuple a été cinglante ce vendredi ».
« L’entendront-ils ?, s’est encore interrogé le fondateur du RCD, en précisant que « si eux sont amenés à renoncer, d’autres clients ne seront-ils pas convoqués par leurs tuteurs – avant d’être, eux aussi, congédiés par les citoyens – pour tenter une autre opération de mystification ? ».