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Le Secrétaire général de la Présidence de la République, Noureddine Ayadi, ce mercredi 24 juillet 2019, sur la situation politique dans le pays, notamment, le mouvement populaire, le dialogue national, l’organisation d’une élection présidentielle et surtout la période de transition et une constituante auxquelles ont appelé des partis et des personnalités de l’opposition.
Dans un long entretien accordé à l’agence officielle, le SG de la Présidence a tenu à défendre le Conseil Constitutionnel, notamment, après l’annulation du scrutin du 4 juillet et la prolongation du mandat du chef de l’Etat par intérim Abdelkader Bensalah.
« Comme vous pouvez le constater, la non tenue du scrutin prévu le 04 juillet, a offert au pays une opportunité pour ajuster la démarche et ouvert la voie à un dialogue national de nature à permettre la réunion des conditions pour une meilleure organisation du prochain scrutin », a-t-il estimé.
« Pour ce qui est du Conseil Constitutionnel, même si certains considèrent que ce dernier n’avait pas à se prononcer sur le mandat du Chef de l’Etat et qu’il devait se limiter à constater l’impossibilité de tenir l’élection présidentielle à l’échéance du 04 juillet 2019, son avis était judicieux et approprié ; car, il faut le rappeler, seul le Conseil Constitutionnel est habilité à interpréter la Constitution, autant dans sa lettre que dans son esprit, surtout lorsqu’il s’agit de questions touchant à la continuité des institutions. (A noter, au passage, que ceux qui dénient au Conseil Constitutionnel le droit d’interpréter la Constitution, ne se privent pas de s’arroger, indûment, le droit de le faire) », a-t-il déclaré.
Selon lui « le Conseil a émis un avis, en vertu de ses prérogatives et conformément à l’esprit et à la lettre de la Constitution et l’Etat n’avait d’autres choix que de suivre cet avis et de rester dans le cadre constitutionnel. »
« Ceux qui le lui reprochent ne mesurent pas la gravité, pour les équilibres institutionnels, politiques et sécuritaires, d’une situation qui mettrait entre parenthèses la Constitution. Quelles que soient ses limites ou ses insuffisances, notre Constitution contient des garde-fous, sans lesquels le pays basculera dans un vide juridique et institutionnel, qui favoriserait la déstabilisation, l’ingérence, l’arbitraire et le chaos », a-t-il souligné.
Une période de transition « ouvrirait la voie à l’anarchie »
Ayadi a donné la vision de la présidence de la période de transition qu’il a estimé que c’est une démarche qui ouvrirait la voie à l’anarchie.
A une question de l’APS « Est-ce une réponse à ceux qui préconisent l’organisation d’une période de transition ou qui recommandent une constituante avant l’élection présidentielle ? »
M. Ayadi a répondu en disant que « l’option pour une période de transition implique nécessairement la mise entre parenthèses des institutions constitutionnelles en place pour leur substituer des entités sui generis autoproclamées, agissant en dehors de tout cadre juridique et institutionnel ».
« Une telle approche reviendrait à instituer un système de cooptation de ceux qui sont appelés à conduire la transition, dépourvu de toute légitimité, de tout ancrage juridique et qui fonctionnerait sans règles définies et en tous cas en dehors des lois de la République, puisque la Constitution sera gelée. C’est en réalité un « pouvoir de fait », improvisé, soumis aux aléas de rapports de forces fluctuants et qui ouvrirait la voie à l’anarchie et à l’aventurisme, ainsi qu’aux ingérences de toutes sortes avec ce qu’elles comportent comme périls et menaces pour la sécurité de l’Etat dans un contexte géopolitique perturbé et hostile », a-t-il expliqué.
La constituante est de « nature à faire perdurer la crise »
Concernant « l’option de la constituante, pour légitime qu’elle puisse paraître aux yeux de ses promoteurs », pour le SG de la présidence, elle « véhicule en son sein l’idée de remise en cause des principes fondamentaux régissant le pays et la mise à plat de questions existentielles laborieusement construites depuis, voire avant l’indépendance du pays. Vouloir rouvrir le débat sur ces questions, dans un contexte de vulnérabilité, c’est courir le risque de fragiliser la cohésion sociale et de porter atteinte à l’unité du peuple et à la sécurité du pays. »
« S’engager dans un tel processus, dont on ignore la durée et les conséquences, nécessitera également une transition, avec les inconvénients déjà évoqués, à savoir la suspension des institutions en place et leur substitution par des mécanismes fragiles, improvisés dans la précipitation, dénués de toute légitimité », a-t-il dit, ajoutant que « cette option est, à l’évidence, de nature à faire perdurer la crise, au moment où le peuple réclame une issue à celle-ci et où le pays a besoin de solution et de stabilité. »
En revanche, a-t-il poursuivi, « le Président de la République qui sera élu, sera en position et aura la légitimité nécessaire pour engager une réforme de la Constitution, s’il le juge approprié. Mais il appartient, à lui et à lui seul d’en décider », expliquant que « rien n’empêche, cependant, les promoteurs de cette option de l’inclure dans leur programme électoral, ce qui permettrait à nos concitoyens de la plébisciter s’ils le jugent utile. »
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