Il y a cinquante ans de cela, le 28 juillet 1969 était promulguée l’ordonnance qui portait création de Sonelgaz et transfert à celle-ci des biens et obligations d’Electricité et Gaz d’Algérie (EGA). C’est pourquoi, une grande émotion submerge aujourd’hui le cœur de tous les agents du service public, ceux d’hier et ceux qui sont toujours en exercice, émotion liée à la célébration du 50ème anniversaire de Sonelgaz que beaucoup de hauts responsables du pays considèrent comme l’un des joyaux de la République.
En ce jour mémorable, j’ai l’insigne honneur de célébrer cet événement en tant que premier responsable de ce grand Groupe. C’est d’autant plus émouvant pour moi, que ce Groupe (très cher à mon cœur) compte plus d’années que j’en compte moi-même. C’est la preuve de son dynamisme, de sa richesse, de son histoire si riche, si passionnante et tellement imbriquée dans l’histoire de la nation.
Aussi, je ne manquerai pas de remercier d’abord toutes celles et tous ceux qui ont milité jour après jour pour faire de ce Groupe la locomotive du développement économique du pays et pour nous donner aujourd’hui l’énergie d’aller plus loin.
A celles et à ceux qui ont pris en charge le service public dès les premiers jours d’une Algérie souveraine et indépendante, et à celles et à ceux qui ont repris le flambeau aujourd’hui, permettez-moi de leur dire devant vous merci.
Nous célébrons en ce 50ème anniversaire nos réalisations, nous dressons un bilan et examinons les moyens de nous renforcer davantage à l’avenir. Le système électrique et gazier en Algérie est devenu beaucoup plus grand et beaucoup plus complexe qu’avant. Nos réseaux ont considérablement évolué. Parallèlement, notre économie s’est développée et elle continuera à le faire, sauf que l’enjeu aujourd’hui est de la faire évoluer en la rendant indépendante des revenus des hydrocarbures. Je pense que Sonelgaz a encore un grand rôle à jouer pour mettre à disposition des industries l’énergie qu’il faut pour créer de la richesse et ainsi échapper aux désagréments des grandes fluctuations des prix du pétrole et leur volatilité excessive.
Je n’aurai certainement pas suffisamment de temps pour vous parler de nos réalisations, mais je pourrai en citer quelques-unes pour vous montrer le chemin que nous avons parcouru :
- Nous avons déjà réussi le challenge d’assurer une couverture quasi complète du territoire algérien en électricité. Sonelgaz et ses filiales ont eu le privilège de prendre en charge un plan de développement colossal qui a permis de hisser le taux d’électrification à plus de 98% dès 2008. Nous alimentons aujourd’hui près de 10 millions de clients répartis sur tout le territoire algérien qu’ils soient installés au nord, comme au sud, comme dans tous les lieux difficiles d’accès en Algérie. Ils étaient à peine 700 188 clients en 1969.
- En gaz, le taux de pénétration est de plus de 62%, ce qui nous permet d’alimenter en gaz naturel plus de 5,6 millions de clients dans les meilleures conditions de sécurité et de continuité. Les clients gaz étaient à peine 168 000 en 1969. J’aimerai vous rappeler (à titre d’illustration) qu’environ une personne sur cinq dans le monde n’a toujours pas accès à l’électricité et près de trois milliards de personnes dépendent de la biomasse pour cuisiner. Notre mission de service public est ainsi assurée parce que nous sommes déterminés à offrir des services énergétiques abordables, fiables et modernes.
- Pour alimenter tous nos clients et pour parvenir à leur assurer de la puissance, notre parc de production de l’électricité a été multiplié par 33 (nous sommes passés de 626 MW en 1969 à près de 21 000 MW aujourd’hui).
- Nous comptons des réseaux de transport et de distribution de l’électricité développés partout, atteignant plus de 360 000 km.
- Nos réseaux de transport gaz sont passés de 2 200 km en 1969 à plus de 122 000 km.
Nous pouvons considérer que l’électrification et la pénétration gaz sont une véritable « Success story » pour au moins deux raisons :
Une success story grâce aux réalisations des infrastructures mais aussi une success story grâce à la constitution de compétences nationales en vue de mener des plans de développement colossaux. Des dizaines de milliers de femmes et d’hommes ont été employés et formés. De même, plusieurs bureaux d’études, des centaines d’équipes de réalisation, des services supports en gestion, en procurement, des équipes de managers totalement algérianisées ont réalisé un travail remarquable, servant d’exemple aujourd’hui aux nouvelles générations.
A ceux et à celles qui ont porté haut l’étendard de Sonelgaz, je voudrais leur témoigner au nom du Groupe et au nom de tous les agents en poste actuellement, notre reconnaissance infinie. Merci également aux générations qui se sont succédé et qui ont fait de leur mieux pour préserver les acquis du service public au seul bénéfice de nos concitoyens et du développement économique et social de notre pays.
La fabrication des compétences nationales est, pour nous, le prolongement des sacrifices faits pour libérer le pays. Ces efforts de formation et de création d’un savoir-faire local font partie de ces combats qui donnent un vrai sens à la souveraineté nationale et que Sonelgaz a fait siens.
Nous avons réalisé d’importants investissements dans le développement de nos ressources humaines parce que Sonelgaz a toujours été considérée comme une locomotive tant sur le plan de la création de l’emploi, notamment indirect, que dans la qualité de sa gestion et plus particulièrement de sa gestion des ressources humaines même dans les moments les plus difficiles.
Je voudrais que vous partagiez avec moi une pensée toute particulière pour la période tragique vécue par notre pays dans les années 90.
Sonelgaz sans aucun doute et en toute humilité a constitué comme beaucoup de services publics un des bastions qui a contribué à sauver la république d’un effondrement dont les conséquences sont inimaginables pour tous.
Les agents de Sonelgaz, à tous les niveaux, dans toutes les régions, même les plus redoutables en ces temps obscures, n’ont jamais failli à leur devoir et ont, sans relâche, réparé les installations endommagées, affronté les dangers et assuré le service public en tout temps.
A toutes celles et à tous ceux qui sont morts en accomplissant leur devoir durant ces années mais aussi à tous ceux qui nous ont quittés tragiquement dans l’exercice de leur fonction, je voudrais m’incliner devant leur mémoire et leur rendre hommage en votre nom.
La relève de Sonelgaz saura que, dans les pires épreuves, nos agents ont toujours fait partie des premières équipes d’intervention, se relayant jours et nuits pour sécuriser les installations, les biens et les personnes et rétablir l’énergie pour faciliter le travail et la reprise de la vie et des activités des populations. Nos agents constituent un des fondements de notre culture de service public.
Parmi les signes de la vitalité de Sonelgaz, je voudrais en évoquer deux devant vous.
Le premier signe se rapporte à l’introduction de nouvelles technologies dans les activités de base. Ce signe constitue le témoin de cette capacité collective de nos ingénieurs et techniciens à réussir des challenges au même titre que les générations précédentes.
Le deuxième signe de la vitalité de Sonelgaz est incontestablement sa ressource humaine.
C’est, on peut le dire, un grand Groupe avec un effectif qui dépasse les 92 000 agents.
Le satisfécit que j’exprime n’occulte en rien les insuffisances auxquelles nous devons remédier en développant des programmes et des plans d’actions qui exigent le même niveau de mobilisation et la même intensité de travail que celles dont nous avons fait preuve dans le passé.
Nous devons tout mieux faire. Nous sommes une société dynamique et aujourd’hui jeune grâce au rajeunissement spectaculaire de sa ressource. Je n’ai donc aucun doute sur les capacités du management et des cadres actuels de faire perdurer et rayonner ce groupe énergétique.
Je pourrai énumérer quelques défis auxquels nous devons faire face. Parmi eux les multiples difficultés liées aux bas prix de l’énergie, le déplacement des centres de la demande d’énergie (en Algérie ce sont encore les ménages qui sont au cœur de la demande énergétique alors que nous voulons que ce soit l’industrie, créatrice de richesse. Je pense aussi à la forte augmentation de la demande et les efforts à faire en matière d’efficacité énergétique et enfin la croissance que nous voulons forte des énergies renouvelables dans un pays, comme vous le savez, producteur de gaz – ce qui semble de prime abord jouer en défaveur des EnR mais il n’en est rien.
Je suis fermement convaincu que le gaz naturel a un avenir prometteur compte tenu de sa disponibilité, de sa polyvalence, de ses compétences en matière d’environnement et de sa capacité à établir des partenariats viables avec les énergies renouvelables. C’est un carburant parfait justement parce qu’il se prête à la transition énergétique.
L’introduction massive des ENR dans le mix énergétique du pays avec une place particulière donnée au solaire, voici une de nos priorités.
Cette démarche qui s’appuie sur le potentiel naturel de l’Algérie dans les ENR, prend également en considération les réalités économiques de notre pays ainsi que des enseignements qu’il faut tirer de la dépendance des pays en voie de développement en matière d’accès aux technologies nouvelles.
C’est certes un projet ambitieux mais il est à notre portée si nous travaillons méthodiquement, avec l’énergie et la rigueur qu’exige un projet d’intérêt national tant les enjeux qui lui sont associés sont considérables.
Nous avons déjà réalisé des centrales photovoltaïques dans 14 wilayas pour une puissance totale de près de 400MW. La CREG vient d’ouvrir les plis pour une puissance de 150 MW supplémentaires qui viennent s’additionner au projet de réaliser en EPC, des centrales photovoltaïques d’une capacité globale de 50 MW au sud, pour l’hybridation des réseaux isolés.
L’autre défi important sur lequel je voudrai insister est relatif aux Ressources humaines qui ont été depuis toujours la priorité des dirigeants et des managers et pour lesquelles Sonelgaz a toujours donné une place centrale.
Peut-être encore plus que par le passé, la formation des ressources humaines a été pour nous une sorte de clé de voûte. Nous étions et sommes toujours convaincus que les défis du développement ne peuvent être réussis qu’avec des femmes et des hommes qualifiés et totalement professionnalisés, des femmes et des hommes motivés et mis dans les meilleures conditions de travail. Nous savons que l’engagement des ressources humaines est grand et que nous leur devons un espace de travail dans lequel ils peuvent trouver considération, rémunération et challenges professionnels qui leur permettent de se projeter dans une carrière valorisante.
C’est une des missions les plus complexes qui exigent de l’innovation et de la perspicacité.
Je n’omettrais pas de rappeler que Sonelgaz s’est également projetée comme entreprise citoyenne en apportant son soutien au mouvement sportif, à la recherche scientifique, à l’art et à la culture, à l’environnement, à la solidarité et à l’action sociale.
Un mot également à l’adresse de nos partenaires sociaux qui ont accompagné Sonelgaz depuis les premiers moments de l’indépendance du pays et qui ont développé une culture de dialogue et de concertation qui a préservé le Groupe de conflits sociaux majeurs.
Je terminerai en souhaitant longue vie au Groupe Sonelgaz et plein de succès pour les projets à venir.