Saïd Sadi, ancien président du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) s’est critiqué hier l’initiative du Forum civil pour le changement qui a dressé une liste de treize personnalités.
Said Sadi a affirmé que « ce forum est une des fausses manœuvres de l’État-major algérien qui cherche à égarer le souffle de la révolution appelant à une rupture radicale », rapporte le journal canadien Le Devoir.
Invité par le Congrès kabyle du Canada, Said Sadi devait animer une conférence sur le « hirak », samedi à Montréal et une autre dimanche à Ottawa. « Pour aboutir, cette révolution pacifique va devoir d’ailleurs se donner une réelle Convention, venant de la base, pour analyser les causes à l’origine de la crise et trouver les moyens adaptés pour les dépasser. Les révolutions citoyennes ne peuvent pas faire l’économie de ce genre de représentation », a-t-il estimé.
Appel à la diaspora algérienne
« Le pays est au cœur d’un moment aussi historique que critique. Une crise que la détermination et la jeunesse font durer dans le temps et dans laquelle la diaspora algérienne, et plus particulièrement celle du Canada et du Québec, devrait rapidement entrer pour contribuer à conduire le mouvement vers la porte de sortie qu’il réclame », a indiqué Saïd Sadi.
L’ancien fondateur du RCD a rappelé que « lors des événements majeurs de l’Algérie contemporaine, la diaspora a toujours joué un rôle décisif (…). L’idée de la guerre d’indépendance est née au sein de la diaspora algérienne en France dans les années 20. Et il est évident qu’une reconstruction sérieuse, pertinente et efficiente de l’Algérie ne va pas pouvoir se faire sans la diaspora ».
Pour Saïd Sadi, « le contexte canadien est infiniment plus adaptable à la réalité algérienne que ne l’est le modèle de l’État centralisé jacobin à la française qui s’est imposé après l’indépendance en rupture totale avec notre histoire, notre sociologie et nos besoins ».
Il a ajouté, à ce propos, que « la diaspora algérienne au Canada, qui est en contact avec ce modèle canadien depuis plusieurs années, peut ainsi faire preuve de pédagogie utile dans les discussions en cours actuellement pour paver le chemin de la transition ».
L’ancien président du RCD estime que « ces Canadiens d’origine algérienne ont vécu dans cette démocratie de proximité, dans la décentralisation des pouvoirs, dans l’autonomie régionale ».