Légitimité de Bensalah ? vide constitutionnel ? coup de force du système pour rester en place ? rien n’est plus flou, à partir du mardi 09 juillet, nous ne savons pas dans quel légalité sommes nous.
Mais il est sur que cela fait plus de 5 mois que la contestation populaire réclame le départ de tous les architectes du chaos actuel de l’Algérie. La grande partie se trouve en prison, en attente de procès et sous l’effet encore de la présomption d’innocence, alors qu’il semblerait que le reste, essaie de maintenir l’ancien ordre politique, puisque de fil en aiguille, nous nous dirigeons droit vers, l’année de répit qu’avait proposé l’ex président Bouteflika.
En dépit de 21 glorieux vendredis d’intense manifestations, autant de détermination dans la contribution des étudiants, certes d’énormes acquis, qui tels des témoins de la ténacité de la revendication populaire qui puise son essence, dans l’injustice sociale, la « hogra », et le déni de la démocratie, il n’en demeure pas moins qu’à cette date fatidique, les figures de l’ancien régime sévissent toujours à la tète de l’Etat, et réclament une légitimité, prôné par déclaration du conseil constitutionnel « Considérant que la Constitution prévoit que la mission essentielle dévolue à celui investi de la charge de chef de l’État est d’organiser l’élection du président de la République, il y a lieu de réunir les conditions adéquates pour l’organisation de cette élection dans la transparence et la neutralité en vue de préserver les institutions constitutionnelles qui concourent à la réalisation des aspirations du peuple souverain. Il revient au chef de l’État de convoquer de nouveau le corps électoral et de parachever le processus électoral jusqu’à l’élection du président de la République et la prestation du serment constitutionnel ».
Dans les abysses d’une crise qui ne fait que s’étendre, ce n’est pas faute d’efforts, que les tentatives de discussion et de dialogue, qui ont abouti jusque là, à une plateforme, dans les points sont, selon les observateurs, connus depuis le 22 février, avec un plus certain, celui de la libration des détenus d’opinion, ne convergent pas vers aucun consensus. Celui, pourtant qui aurait eu le mérite, peut être de désamorcer la situation de blocage, est sans contexte, le départ de Bensalah et Bedoui.
Et ce avant tout propos relatif à l’organisation d’élections présidentielles. Le capital confiance entre le peuple, et les actuels organisateurs, étant quasi absent. Les tentatives répétées du gouvernement Bensalah ont prouvés leur impopularité, et leurs échecs. Dans cette mesure, la proposition du chef de l’Etat, consistant d’aller au plus vite aux élections, après un dialogue inclusif, n’est pas refusée par le peuple, elle est conditionnée par le départ des anciennes figures du système, et surtout par une réelle volonté politique à changer radicalement les fondements du régime. A ce sujet, le coordinateur du dialogue nationale, l’ex diplomate et ministre, M.Rehabi semble vouloir couper la poire en deux. Il insiste sur le départ de l’actuel gouvernement et du premier ministre, sans pour autant, l’associer, comme l’a fait le Hirak depuis le début, au départ de Bensalah.
Or, sur le terrain, les choses sont on ne peut plus claires. La dernière manifestation pacifique, coïncidant avec le 57e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, a eu l’effet d’un référendum à ciel ouvert. Celle de ce vendredi 12 juillet, confirme plus que jamais, les premières revendications du peuple. Il ne manque plus qu’à trouver les moyens efficaces d’arriver à consensus, sur les modalités et conditions pour l’élection présidentielle.
Car aux yeux des observateurs, l’urgence ne se situe plus dans le fait de savoir si nous sommes ou pas dans l’inconstitutionnalité, ils considèrent que la crise a trop duré, et occasionne des préjudices, qui peuvent s’avérer lourds de conséquences. Pour eux le chemin le plus court, est indéniablement celui du dialogue, des concessions, et des compromis, car ils considèrent que la plus grande illégitime demeure dans le fait de laisser le pays sans président de la République, au moment ou le consensus est exprimé fortement dans la rue.