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Abderrahmane Mebtoul : « La Baisse drastique des réserves de change est un danger pour la sécurité nationale »

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Les tensions géostratégiques au niveau de la région, la chute des prix du pétrole, avec la baisse drastique des réserves de change, ont suscité à l’extérieur des analyses prévoyant de sombres scénarios sur l’avenir de l’Algérie 2019/2023.

Pourtant, en ce mois de juillet  2019, l’Algérie n’est pas au bord de l’effondrement. Mais il faut être réaliste et ne pas verser dans la démagogie.  La situation pourrait prendre une autre dimension et s’aggraver sans un changement dans le système de gouvernance s’adaptant tant aux nouvelles mutations mondiales. C’est ce qu’estime le professeur Abderrahmane Mebtoul réagissant aux derniers chiffres sur les réserves de changes dévoilés par le ministre des finances.

« Contrairement à certaines déclarations hasardeuses récentes comparant le non comparable (pays développés) le   cours du dinar officiel  1990/2019, est corrélé   aux réserves de change. via les recettes d’hydrocarbures à plus de 70% », a-t-il indiqué, en poursuivant « Sur le marché parallèle la baisse de la cotation  actuelle est transitoire pour des raisons politiques, l’écart avec le cours officiel étant  d’environ 50% à l’équilibre offre/demande. Sur le plan budgétaire en cas de non recours au financement non conventionnel s’offrent trois solutions : une plus grande rigueur budgétaire avec la lutte contre le fléau de la corruption, l’endettement extérieur ciblé et le dérapage du dinar par rapport au dollar et à l’euro qui permet d’augmenter artificiellement la fiscalité hydrocarbures et la fiscalité ordinaire, cette dernière accentuant l’inflation étant supportée par le consommateur final comme un impôt indirect ».

Pour MMebtoul, en cas de baisse drastique des réserves de change à 10/12 milliards de dollars, qui tiennent la cotation du dinar algérien à plus de 70%, la banque d’Algérie sera contrainte de dévaluer le dinar officiel à environ 200/220 dinars un euro avec une envolée du cours sur le marché parallèle qui fluctuera en fonction du taux d’inflation entre 300/400 dinars un euro, ce qui accélérera le processus inflationniste. Il s’ensuit que la croissance devrait ralentir très fortement dès 2020 en provoquant une augmentation du taux de chômage.

Depuis le 9 juillet 2019, l’Algérie se  trouve dans une  situation inédite ou différents constitutionnalistes ont des  vues contradictoires.

L’Algérie a besoin, selon lui, d’une nouvelle stratégie, loin des slogans creux populistes,  s’adaptant au nouveau monde, d’un retour  à la confiance  pour sécuriser son  avenir,  de s’éloigner  des aléas de la mentalité rentière,  de réhabiliter la bonne gouvernance,  le travail et l’intelligence.

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